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Tunisie - Main basse sur les biens «mal acquis» de Ben Ali
Un an après avoir été déchu du pouvoir en Tunisie, Zine El-Abidine Ben Ali fait encore parler de lui. Les biens de l’ancien président et de ses proches comprenant 233 titres fonciers, 117 parts sociales et 48 yachts touristiques viennent d’être saisis par la Commission des saisies (ministère du Domaine de l’État et des Affaires foncières).
Trente-quatre voitures et deux biens immobiliers, l’un à Carthage, près de Tunis, et l’autre à Hammamet, une ville balnéaire au nord du pays, ont été également confisqués. Les biens immobiliers appartenaient au gendre de l’ancien président, Marouane El Mabrouk, selon TunisieNumérique.
Ce n’est pas la première fois que des biens appartenant à l’ex-dictateur balayé en janvier 2011 par la Révolution tunisienne, ont été saisis. Un mois après sa chute, ses biens et ceux appartenant à 111 de ses proches ont été confisqués.
350 sociétés (banques, assurances, concessionnaires automobiles, etc.) qui « pèsent 5 milliards de dinars (environ 2,5 milliards d’euros) et emploient près de 20 000 personnes » ont été déjà confisquées et confiés à des administrateurs judiciaires opérant dans trois commissions différentes. L’ensemble des biens immobiliers gérés par son ancien parti, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) dissout, ont atteint jusqu’à maintenant 1759 biens.
En janvier, l’avocat libanais de Ben Ali a protesté contre la saisie des biens de son client dénonçant « les agissements illégaux des autorités tunisiennes qui ont confisqué tous les biens mobiliers et immobiliers du président Ben Ali y compris son domicile personnel ».
«Le président Ben Ali compte présenter une plainte contre les autorités tunisiennes devant le comité des droits de l'Homme de Genève», avait indiqué Akram Azouri.
Outre l’opération délicate de confiscation, le sort réservé aux biens de Ben Ali pose problème. Seront-ils vendus aux enchères, privatisés ou constitués en Holding ? En décembre dernier, le président de la commission de saisie, Mohamed Adel Ben Smaïl, avait indiqué qu’ils faisaient partie du domaine de l’Etat.
Ces biens «mal acquis» suscitent la convoitise au-delà des frontières tunisiennes. Le Canada entend garder une part des biens de l’ex-président se trouvant sur son sol. Son gendre y possédait notamment une villa située à Westmount. Une idée qui indigne la diaspora tunisienne.
Lu sur TunisieNumerique, Le Monde, Révolution et vie politique en Tunisie
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