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Maroc - Scènes de guérilla urbaine des diplômés chômeurs à Taza
La tension sociale est toujours vive dans le royaume du Maroc. La ville de Taza dans le nord-est du pays, à une centaine de kilomètres de Fès, a été le théâtre d’affrontements entre les forces de l’ordre et des diplômés chômeurs le 1er février. Des violences rapportées par Le Soir Echos.
Le journal économique a recueilli le témoignage de Mohamed Chbairi, président de la section de Taza de l’Association marocaine des droits humains (AMDH).
«Tout a commencé avec deux sit-in, le premier organisé devant le siège de la préfecture par l’Association nationale des diplômés sans emploi et le second est une initiative du groupe des licenciés, tenu au quartier administratif, qui abrite les domiciles des hauts cadres de l’Administration territoriale», raconte ce responsable associatif.
«La police a empêché une tentative de ces jeunes d’investir les locaux de la préfecture par la force. (…) Difficile de dire si un élément de la police a blessé une femme enceinte parmi le groupe des licenciés ou non, mais les faits sont là, cette information a mis manifestement le feu à la poudrière, donnant le signal à de vifs affrontements entre manifestants et forces de l’ordre», précise-t-il.
Ces scènes de guérilla urbaine auraient duré plusieurs heures. Les diplômés ont brûlé des pneus sur la route, tandis que la police, qui a fait appel à des renforts venant de Fès, a précipité sur la foule des véhicules à vive allure, selon Le Soir.
Même si le journal n’a pas pu établir de bilan exact, il fait état d’une victime écrasée par une voiture des forces de l’ordre.
«Une trentaine de policiers sont blessés. En revanche du côté des manifestants, nombreux sont ceux qui ont évité de se rendre à l’hôpital Ben Baja par crainte d’être arrêtés», ajoute Mohamed Chbairi.
Un témoin a ainsi raconté à Demain Online que les autorités ont procédé dans la soirée à des perquisitions. Des policiers sont passés «d’une maison à une autre en exigeant de tous les habitants de "faire sortir leurs fils" (...), sinon ils forcent les portes des récalcitrants».
Le site du journal a également reçu plusieurs vidéos filmées par des manifestants.
Ce n’est pas la première fois que la ville de Taza est touchée par des affrontements. Début janvier, des émeutes avaient déjà eu lieu après un sit-in de diplômés chômeurs. Selon Demain Online, les dernières violences auraient d'ailleurs aussi pour origine la revendication par ces jeunes de la libération de toutes les personnes arrêtées après les incidents d'il y a un mois.
Lu sur Le Soir, Demain Online
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