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Burkina Faso - Comment Ouagadougou incite ses habitants à ramasser les plastiques

Les écologistes pourraient l’appeler «opération recyclage participatif». Les autorités de la ville de Ouagadougou l’ont baptisées «zéro sachet plastique». Ce concours, qui a duré une semaine en novembre dernier, visait à susciter l'émulation au sein de la population pour assainir la capitale burkinabé. Fin janvier 2012, les prix ont été enfin remis aux lauréats. And the winner is (le vainqueur est) Bogodogo.

«Pour avoir ramassé plus de 90 tonnes de déchets plastiques dans ses espaces, Bogodogo est désigné comme l’arrondissement ayant le plus collecté de sachets plastiques durant le concours inter-arrondissements», rapporte le site du journal Sidwaya. 

Récompense: 2.500.000 francs CFA (3.812 euros) en nature et en numéraire et une attestation de reconnaissance.

Engagée dans une lutte sans merci contre les sachets plastiques, la ville de Ouagadougou a lancé ce concours du 21 au 25 novembre 2011. En l'espace d'une semaine, les cinq arrondissements de la capitale ont ramassé 350 tonnes de déchets plastiques avec la participation de près de 7.000 personnes dont plus de 80% de femmes et 122 associations et groupements. Le mécanisme était simple: pendant une semaine, chaque kilogramme de plastique collecté est acheté à 75francs (0,11 euro) par la ville. Ce qui a permis de mobiliser 25 millions de francs CFA (38.112 euros) distribués «aux populations les plus défavorisées et aux acteurs de la collecte», souligne Sidwaya.

«La stratégie vise à réduire la pollution des eaux, de l’air et des sols et ambitionne un assainissement durable de la ville» a expliqué, lors de la remise des prix, le ministre burkinabé de l’Environnement et du Développement Durable, Jean Couldiaty.

Les plastiques ramassés, une fois le triage effectué, rentrent dans la fabrication de chaises, de seaux et d'ustensiles de cuisines. Les sachets plastiques bon marché restent très prisés au Burkina Faso. Après usage, ils sont abandonnés dans la nature où une pièce met cent ans avant de se dégrader.  

Leur ramassage à Ougadougou est une activité lucrative à laquelle se consacrent notamment les femmes. Une source de revenus qui leur permet de «nourrir la famille». Avec une production annuelle de 27.000 tonnes de déchets plastiques par an rien que dans la capitale, cette activité a un bel avenir devant lui. 

Lu sur Sidwaya, Rtb.be

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