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Egypte - Qui se cache derrière le drame du stade de Port-Saïd?

Le football égyptien a connu la nuit la plus sanglante de son histoire. Le 1er février, des heurts entre supporters ont provoqué la mort d’au moins 74 personnes dans le stade de Port-Saïd, au nord-est de l'Egypte, rapporte Ahram Online.

Ce soir-là, les clubs d’Al Masry et d’Al-Ahly s’affrontent dans le cadre de la 17ème journée de l’Egyptian Premier League, le championnat national. Al Masry s’est imposé sur le score de 3 buts à 1. Mais au coup de sifflet final, les supporters du club vainqueur se sont rués sur la pelouse pour agresser leurs adversaires d’Al-Ahly.

Jets de pierre et de bouteille, lancers de fusée, le stade s’est rapidement embrasé. Et ces violences ont donc fait au moins 74 morts et des centaines de blessés, parmi lesquels on retrouve des policiers. Des policiers qui sont d’ailleurs mis en cause par certains blogueurs égyptiens qui les accusent d’avoir retiré les barrières pour envenimer la situation entre les ultras des clubs rivaux.

Ahmed Gaffar est un utilisateur du réseau social Twitter. L’Egyptien se trouvait dans le stade au moment du drame:

«La police a ouvert les barrières aux hordes de fans d’Al Masry pour qu’il nous atteignent… quand les fans d’Ahly ont essayé de fuir, ils se sont aperçus que les portes de sorties, qui sont normalement ouvertes à la fin du match, étaient fermées», déclare t-il.

Le matin du 2 février, des supporters d’Al-Ahly ont scandé dans la rue des slogans hostiles aux forces de l’ordre et au pouvoir en place:

«Les policiers sont des voyous», «A bas la police et le pouvoir militaire!».

Quant aux Frères musulmans, ils accusent les partisans de l’ancien président de l’Egypte, Hosni Moubarak, d’être derrière ces violences, indique RFI.

«Les événements de Port-Saïd ont été planifiés et sont un message des partisans de l'ancien régime», affirme sur son site le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), formation politique des Frères musulmans. 

La Fédération égyptienne de football a suspendu le championnat. L’Assemblée du peuple, qui contrôle le pouvoir législatif, a convoqué une session d’urgence le 2 février pour évoquer ces violences. Des activistes prônant la démocratie, exigent un transfert immédiat des pouvoirs de la junte militaire à une autorité civile.

Lu sur Ahram Online, RFI

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