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L'Afrique réchauffe l'ambiance au Forum économique de Davos

«Au Forum économique mondial qui se déroule en ce moment à Davos, en Suisse, il y a un continent qui étonne, et qui détonne par rapport à la morosité ambiante causée par la crise de la zone euro. Ce continent, c'est l'Afrique» affirme RFI

Avec une croissance annoncée à 6% par la Banque mondiale pour les deux années qui arrivent, l'Afrique contraste avec une Europe au moral en berne. Comme un pied de nez à l'Occident qui l'a longtemps déconsidérée. La revanche des pays émergents est en marche, avec en meneur de front, l'Afrique du Sud, tout nouveau membre des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), le cercle fermé des nouveaux pays émergents.

«L’Afrique subsaharienne c’est 5 à 6% de croissance sur les dix dernières années et les deux prochaines et une formidable envie d’être "le continent du XXIe siècle" avec le potentiel pour l’être.» affirme Les Echos.

La ministre nigériane de l'Economie, Ngozi Okonjo Iweala, a indiqué à RFI que les mentalités sont en train de changer:

«Il y a une nouvelle génération de leaders qui sont très conscients du fait que l’Afrique ne peut pas rester le continent des matières premières. Qu’il faut la transformer».

Ainsi, plusieurs chefs d’État et de gouvernement africains ont fait le déplacement en Suisse pour assister au Forum économique mondial qui se tient jusqu’au dimanche 29 janvier.

Outre le président sud-africain Jacob Zuma, le président de la Guinée, Alpha Condé, est présent pour la première fois depuis que la création du forum en 1971, où chaque année, les plus grands noms du monde de la finance se réunissent à Davos. Le président de la Tanzanie Jakaya Kikwete, le Premier ministre de l’Éthiopie, Mélès Zinawi, ainsi que celui du Kenya, Raila Odinga, sont également venu assister aux débats.

«Pour tous, le message est simple: convaincre la communauté économique et financière que l’Afrique est enfin en train de changer en devenant une terre propice à un nouveau flux d’échanges» explique le quotidien français La Croix.

Pour se faire, Jakaya Kikwete, le président tanzanien, a plaidé pour un développement du libre-échange à l’intérieur du continent africain. «Nous produisons tout ce que nous ne consommons pas et consommons tout ce que l’on ne produit pas», a-t-il résumé.

En se voulant plus indépendants sur le plan économique, les leaders africains montrent leur volonté de se protéger des difficultés que l'Europe rencontre et «dont ils craignent de subir le contrecoup, notamment avec une raréfaction des crédits bancaires» indique La Croix.

«Le monde est en train de changer et ce serait une erreur pour l’Afrique de vouloir reproduire aujourd’hui un modèle industriel dépassé, a indiqué Meles Zenawi, Premier ministre de l'Ethiopie. L’Afrique d'aujourdhui, c’est l’Inde du début des années 1990. Elle peut être et sera la prochaine zone de croissance», a-t-il poursuivi.

Une enquête réalisée auprès des chefs d'entreprises présents au Forum a révélé que les Africains sont les seuls à être plus confiants en l'avenir que l'année précédente. Un optimisme qui réchauffe l'atmosphère du grand froid de Davos...

Lu sur Les Echos, La Croix, RFI

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