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Le canonnier Chamakh a-t-il encore de la poudre?
En difficulté avec son club d'Arsenal, le Marocain n'a pas brillé avec la sélection marocaine.
Mise à jour du 29 février: L'attaquant marocain Marouane Chamakh a réaffirmé son attachement à son club de coeur les Girondins de Bordeaux et a réfuté tout intérêt pour le PSG. Hier, dans une interview à Yahoo Sport, il a déclaré: "Il n'y a qu'un club qui me fait envie en France: c'est Bordeaux".
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Mise à jour du 28 janvier: le Maroc a été éliminé au premier tour de la CAN vendredi 27 novembre par le Gabon au terme d'un match fou. Les Lions de l’Atlas ont mené pendant 50 minutes, mais les Gabonais ont renversé le match en 2 minutes pour mener (2-1), avant de se faire rejoindre à la 90+1 puis d'arracher la victoire (3-2) sur coup franc (90+8e). Venu avec de grandes ambitions, le Maroc quitte la compétition avec deux défaites en deux matches, dont le premier contre la Tunisie.
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Dans cette Coupe d’Afrique des Nations 2012, l’attaquant Marouane Chamakh a une véritable occasion de briller et de remporter le trophée continentale qui échappe aux Lions de l’Atlas depuis 1976. A 28 ans l’avant-centre a déjà acquis une expérience certaine du haut niveau.
G comme Girondins
Certes, Marouane Chamakh est un joueur de l’équipe nationale du Maroc. Mais c’est en France, son pays natal, et plus précisément à Bordeaux, que l’attaquant fait ses armes. Le joueur intègre le centre de formation des Girondins, le club bordelais, à l’âge de 16 ans.
En 2003, l’attaquant fait ses débuts dans l’équipe première de Bordeaux. La même année, il est sélectionné en équipe de France des moins de 19 ans. Peu de temps après, le joueur décide finalement de défendre les couleurs de son pays d’origine. C’est donc avec les Lions de l’Atlas, que Chamakh effectue sa carrière internationale.
En club, l’attaquant continue sa progression. Le Marocain va peu à peu s’imposer dans le onze bordelais. En 2007, il remporte son premier trophée. Bordeaux bat l’Olympique lyonnais sur le score de 1 à 0 et gagne une Coupe de la Ligue. A l’issue de cette saison, l’entraîneur brésilien Ricardo quitte son poste.
Le président du club, Jean-Louis Triaud décide d’engager un entraîneur «inexpérimenté» en la personne de Laurent Blanc. Champion du monde 1998, champion d’Europe 2000, l’ancien défenseur est l’un des plus grands joueurs de l’histoire du football hexagonal. Bordeaux est la première équipe que le jeune coach entraîne.
Sous la houlette de Laurent Blanc, Chamakh va se sublimer. En 2008, le club termine deuxième du championnat. L’Olympique lyonnais remporte son septième titre de champion consécutif. L’année suivante, Bordeaux poursuit sur sa lancée. Sur le terrain, Laurent Blanc a mis en place une «colonne vertébrale» très performante.
Dans toutes les zones du jeu on retrouve des joueurs clé. Souleymane Diawara, rugueux stoppeur, est le patron de la défense. Le milieu défensif Alou Diarra fait office de sentinelle dans l’équipe, et Yoann Gourcuff (auteur de la meilleure saison de sa carrière) est le chef d’orchestre de la formation. A la pointe de l’attaque, on retrouve l’avant-centre marocain. Le collectif bordelais fait des merveilles. La colonne Diawara-Diarra-Gourcuff-Chamakh se montre terriblement efficace.
Le 25 avril les Girondins remportent la Coupe de la Ligue, pour Chamakh, c’est la deuxième. A l’issue de l’exercice 2008-2009, les Bordelais sont sacrés champions de France et réalisent un doublé. Auteur de treize buts en championnat, le Marocain, très habile de la tête est l’un des principaux artisans de ce triomphe. Marouane effectue une saison supplémentaire à Bordeaux avant de s’envoler pour l’Angleterre.
G comme Gunner
Après huit saisons effectuées dans le club qui l’a formé, Marouane Chamakh quitte les Girondins de Bordeaux. Désireux de franchir un nouveau palier, le champion de France 2009 s’engage avec Arsenal.
Les débuts de l’attaquant sont tonitruants. Dès la deuxième journée du championnat, Chamakh marque son premier but face à Blackpool. Contre Wolverhampton, il inscrit un doublé. Le premier but (inscrit une fois de plus de la tête) est marqué dès la trente-sixième seconde, une performance qui lui permet de détenir, pour un temps, le record du but le plus rapide inscrit par Arsenal. Onze mois plus tard, un certain Robin Van Persie fait mieux en faisant trembler les filets à la vingt-neuvième seconde.
L’entame de saison de l’attaquant est donc très prometteuse. Mais en hiver, les prestations de Chamakh sont moins reluisantes. Et en 2011, Chamakh est victime de la concurrence de son coéquipier hollandais.
35. C’est le nombre de buts qu’a inscrit l’attaquant Robin Van Persie en 2011 en 36 matchs de Premier League. Le capitaine des Gunners s’est arrêté à une unité du record du plus grand nombre de buts marqués dans une année dans le championnat d’Angleterre. En effet, en 1995, la légende anglaise Alan Shearer a inscrit 36 buts avec Newcastle, son club de cœur. En revanche, c’est une réalisation de plus que le record du plus grand nombre buts inscrits dans une année par un joueur Arsenal, un record détenu par une autre légende, Thierry Henry.
Avec de telles statistiques, le Marocain ne peut rivaliser et doit donc se contenter du banc de touche. Ainsi depuis le début de la saison 2011/2012, le Marocain n’a participé qu’à huit matchs de championnat pour un but inscrit.
Aussi, la CAN constitue t-elle pour le joueur un moyen de se remettre en selle.
La CAN pour se relancer
Marouane Chamakh figure dans la liste des 23 joueurs sélectionnés pour la phase finale de la CAN. Le Maroc est la dernière sélection à avoir remporté son ticket pour la compétition internationale. Pilier de la sélection marocaine, l’attaquant d’Arsenal se doit de briller lors de la CAN.
D’autant que cette année, les Lions de l’Atlas font office de favoris avec le Ghana et la Côte d'Ivoire. Avec l’absence du Cameroun, en proie à une crise profonde, du Nigeria et de l’Egypte, le Maroc a une carte à jouer. A elles trois, ces équipes totalisent pas moins de treize sacres continentaux (quatre pour le Cameroun, deux pour le Nigeria et sept pour l’Egypte).
En 2004, l'attaquant marocain était déjà dans l’équipe qui était parvenue à se hisser en finale de la CAN. Les Lions de l’Atlas s’étaient inclinés face à la Tunisie (2-1). Cette année, le Maroc peut, une nouvelle fois, nourrir de grandes ambitions. Emmenée par des joueurs expérimentés tels Chamakh, la sélection nationale pourra aussi compter sur de nouveaux talents, à l’image d’Adel Taarabt ou Younès Belhanda.
Outre l’objectif d’inscrire une deuxième fois le nom du Maroc au palmarès de la compétition, une CAN réussie permettrait au joueur d’attirer la convoitise en Europe. Barré par Van Persie et un système tactique qui repose souvent sur un attaquant, le Marocain pourrait quitter le club de londonien. S’il est déjà courtisé par de grands clubs, Chamakh doit également profiter de la CAN pour montrer à la planète football qu’il n’a rien perdu de son talent.
«Les joueurs qui n'évoluent pas régulièrement avec leurs clubs ne sont pas seulement motivés pour faire au mieux avec leur sélection mais aussi pour montrer leurs capacités à leurs coaches», a déclaré le Belge Eric Gerets, sélectionneur du Maroc.
Lors du mercato hivernal débuté le 31 décembre, le club italien de la Fiorentina a manifesté de l’intérêt pour le joueur. L'attaquant s'est exprimé à ce sujet au micro de Sky Sports, Eurosport a rapporté ces propos:
«La Fiorentina est une bonne équipe, a déclaré le Marocain à Sky Sports. Je veux d'abord faire une CAN fantastique. Le reste suivra.»
Au premier tour, les Marocains seront opposés à la Tunisie, le Niger, et le Gabon, l’un des pays-hôtes. Dans une CAN qui peut réserver des surprises, les Marocains ne devront sous-estimer aucun adversaire. Et les Lions de l'Atlas pourront compter sur un Chamakh très motivé.
Jacques-Alexandre Essosso
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