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Afrique du sud - Pourquoi Thabo Mbeki ne twittera jamais

Si les réseaux sociaux connaissent un succès fou, ils ont aussi de nombreux détracteurs. Le quotidien sud-africain Mail & Guardian indique que Thabo Mbeki, ancien président de l’Afrique du sud, vient de critiquer Twitter. Dans la ville du Cap (sud du pays), lors d’une conférence internationale visant à «explorer le rôle de l’information dans la construction d’une meilleure société», ce dernier s’en est pris au réseau social:

«Je suis sceptique quant à l’idée d’utiliser Twitter comme un outil de démocratisation de l’information.»

Mbeki, ne s’arrête pas à la critique du réseau social et remet en question l’ensemble du Web:

«Si vous voulez parlez d’une information en rapport avec l’amélioration de la société, je ne crois pas que ce soit le lieu approprié. Même Internet en général, le blogging et ainsi de suite, ce n’est pas l’endroit pour théoriser ce genre de choses.»

Pour l’ancien chef d’Etat, de fausses informations ont été utilisés pour déclencher l’opération militaire en Libye de 2011.

«Une fausse information indiquait que le régime de Kadhafi était sur le point de massacrer des millions de civils.»

«Cela a justifié l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne qui a servi de couverture pour renverser le gouvernement libyen et imposer un régime approuvé par les puissances occidentales qui y trouvaient leurs intérêts.»

En 2009, le Conseil européen affirmait qu’une épidémie de grippe porcine allait se propager. Pour l’ancien chef de l’Etat, cette «fausse information» a été diffusée pour les intérêts des compagnies pharmaceutiques.

L’homme politique observe que, de manière générale, le poids de médias est de plus en plus important en Afrique du sud:

«Les médias deviennent un véhicule important de circulation de l’information.»

«Surtout que les lecteurs ont confiance en ces médias. Donc ils pensent que si ça vient du journal, c’est vrai… Thabo Mbeki a volé une demi-douzaine d’œufs. C’est la vérité puisque ça vient du journal.»

La conférence était composée de divers intervenants: des universitaires issus des quatre coins du monde, des dirigeants d’entreprise ou d’ONG, et des législateurs, ajoute Times Live.

L’ex-dirigeant sud-africain a également déclaré lors de la conférence que 2012 était une année importante pour les Africains car elle marque «le centenaire holistique de l’African National Congress (ANC), le premier mouvement de libération post-moderne sur le continent».

Lu sur Mail & Guardian,Times Live

 

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