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Egypte - L'économie toujours au service des plus riches

Presque un an après le début de la révolution égyptienne, les disparités économiques sont toujours aussi grandes: les riches restent riches et les pauvres restent pauvres. Par ailleurs l’économie égyptienne serait au bord du défaut de paiement. Les agences de notation ont abaissé la note de l’Egypte il y a quelques semaines. Sauf que pour tenter de «sauver» l’économie égyptienne, le gouvernement de Kamal Al Ganzouri préfère recourir à l’endettement extérieur. Après l’avoir déclinée il y a quelques mois, il a accepté une offre de prêt de près de 3 milliards de dollars du Fonds monétaire international, rapporte le site Maghreb Emergent.  

Beaucoup évoquent la nécessité de «révolution économique» à l’heure où les Egyptiens s’apprêtent à fêter le début de la révolution du 25 janvier 2011. La libéralisation de l’économie égyptienne, véritablement engagée dans les années 1990 sous Hosni Moubarak, ne cesse d’appauvrir l’Egypte. Cette libéralisation, c’est concrètement un désengagement de l’Etat égyptien dans toutes les prérogatives qui sont normalement les siennes, notamment le logement et l’éducation. Le service public est quasi mort.

Outre sa politique libérale, marquée par un fort endettement auprès du FMI, l’Egypte souffre également d’une chute de sa principale source de revenus, le tourisme.  

«Les revenus du tourisme ont chuté. Les réserves de change s’amenuisent. La livre égyptienne risque de sombrer, ce qui aurait pour conséquence le renchérissement des produits et services importés», ajoute Maghreb Emergent.

L’Egypte a besoin de renflouer les caisses, or ce n’est pas dans les poches des riches industriels que le pays compte chercher les fonds dont elle a besoin.

«Le gouvernement égyptien n’a pas la volonté d’exiger des plus nantis une contribution plus substantielle au budget national. En revanche, il est disposé à s’endetter auprès des institutions financières mondiales», précise le site Maghreb Emergent.

Les inégalités demeurent criantes. Le système Moubarak est toujours là. Rien n’a changé. Une minorité d’affairistes détiennent les capitaux, les directions d’entreprises… Sur le plan économique, la révolution reste encore à faire. Une nouvelle ère d’austérité s’annonce pour les plus démunis.

Lu sur Maghreb Emergent

 

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