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Guinée - Pourquoi la transition n'en finit pas

En Guinée, la transition ne finit pas de se prolonger. Un an après l’élection présidentielle qui a porté l’actuel président Alpha Condé au pouvoir, les législatives ne sont toujours pas organisées. Ces dernières sont pourtant censées se tenir six mois après la présidentielle.

L’aile radicale de l'opposition conduite par Cellou Dalein Diallo (UFDG), candidat malheureux de la présidentielle, a créé le Collectif de l’opposition pour la finalisation de la transition, une coalition qui réunit une vingtaine de partis politiques. 

En décembre 2011, le président Condé a reçu les leaders de l’opposition, ce qui a permis de relancer le dialogue. Mais les discussions piétinent, n’offrant aucune perspective de sortie de crise à court terme. Ce qui inquiète la communauté internationale.

En séjour de travail en Guinée, l’administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Helen Clark, a  déclaré à la presse:

«Il y a une importante étape à franchir qu’est la tenue des élections législatives. Lors de mes différentes rencontres, j’ai encouragé les acteurs du processus à aller vers le dialogue politique pour permettre à la Guinée d’aller au terme de cette transition en réalisant ces élections.»

Le blocage actuel sur la tenue des législatives se trouve au niveau de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), l’organe chargé d’organiser les élections. Sa composition est décriée par l’opposition qui soupçonne son président, Louncény Camara, de partialité en faveur de la mouvance présidentielle. Ce dont se défendent l’intéressé et le pouvoir.

En décembre 2008, à la mort du général Lansana Conté (deuxième président du pays en1958), un groupe de militaires s’empare du pouvoir. Le capitaine Moussa Dadis Camara est nommé président. Un an plus tard, le 3 décembre 2009, il quitte le pouvoir suite à une tentative d’assassinat perpétrée par son propre aide de camp, Aboubacar Diakité alias «Toumba». Les deux sont cités dans un rapport de l’ONU sur le massacre de plus 150 opposants au stade de Conakry, le 28 septembre de la même année.

Un autre militaire, le général Sékouba Konaté, est nommé président intérimaire après de laborieuses négociations à Ouagadougou au Burkina Faso. Il réussit à organiser la présidentielle émaillée de violence, remportée par Alpha Condé. Un an après, celui-ci ne parvient toujours pas à organiser les législatives pour rompre avec la transition. 

 

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