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Sénégal - Abdoulaye Wade n'a aucun adversaire à sa taille (selon lui)

Au pouvoir depuis plus de dix ans au Sénégal, le président Abdoulaye Wade n'est pas inquiet quant à l'élection présidentielle du 26 février prochain. Dans une interview accordée à RFI et France 24, le président sénégalais, qui brigue un troisième mandat, se montre très confiant en déclarant notamment n'avoir aucun adversaire de poids face à lui.

«De toute façon, je pars dans un combat sans rival», affirme-t-il.

A la question de savoir s'il pense se faire réélire dès le premier tour, le président sénégalais répond: «sans aucun problème, ils ne font pas le poids devant moi quand même.»

Le terme «ils» signifie ceux qu'Abdoulaye Wade désigne comme ses opposants. Selon lui, ils cherchent depuis deux ans à empêcher sa réelection. «Depuis deux ans, la stratégie de l'opposition est qu'il faut tout faire pour que Wade ne se présente pas. C'est quand même paradoxal. Dans une République démocratique, un citoyen peut se présenter autant de fois que la Constitution lui permet», a-t-il affirmé au micro de RFI.

Reste que, à quelques semaines de l'examen de sa candidature par le Conseil constitutionnel (qui doit rendre son verdict fin janvier), et qui validera ou non sa candidature à la présidentielle, Abdoulaye Wade affirme: «je respecterai la décision du Conseil constitutionnel, ça ne me pose aucun problème.»

Interrogé sur l'annonce, le 2 janvier, de la candidature de Youssou Ndour à l'élection présidentielle, le président sortant a affirmé qu'il lui souhaitait beaucoup de chances, sans pour autant vouloir s'étaler sur le sujet.

Egalement interrogé au sujet de la Casamance, Abdoulaye Wade affirme qu'il fera tout pour empêcher que le conflit s'internationalise. Il prétend que les rebelles qui souhaitent l'indépendance de la région sont soutenus par un ancien proche de Laurent Gbagbo, envoyé à la Cour Pénale Internationale (CPI). A son sujet, Wade indique «Gbagbo a cultivé la violence. Il a refusé d'obtempérer, il est poursuivi par une juridiction internationale, c'est maintenant à elle de faire son travail.»

Concernant sa propre action à tête de l'Etat, Wade estime que les résultats de son ancien mandat sont «excellents» et pense au contraire que sa mission est de «préparer une alternance générationnelle.»  

«Tous les gens de ma génération se voient remplacer par les jeunes générations dans leur parti. Les dinosaures comme eux et moi, nous serons en dehors du système politique», a-t-il affirmé.

Et de conclure:

«J'ai suffisamment fait pour le pays et pour l'Afrique. Si je dois me retirer, je le ferai en beauté. Seulement, j'ai le sentiment que j'ai encore une mission à terminer au Sénégal. Et je crois que c'est le sentiment de la majorité.»

Réponse le 26 février prochain.

Entendu sur RFI

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