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Libye - Les milices règlent leurs comptes à l'arme lourde
Plus de quatre mois après la chute de Tripoli, la capitale est toujours hors de contrôle. C’est en tout cas ce que révèlent les affrontements sanglants entre les milices et les combattants du Conseil militaire conduit par Abdelhakim Belhadj. Des combats ont éclaté le 3 janvier entre des milices de Tripoli et d’autres originaires de Misrata, rapporte la chaîne qatarie al-Jazeera.
Les incidents se sont déroulé à Tripoli au lendemain de l’arrestation de trois combattants, dont l’un viendrait de Misrata. Ils ont été arrêtés au motif qu’ils proviendraient des rangs de l’ancien guide libyen Mouammar Kadhafi.
Non loin du bâtiment du ministère de l’Intérieur, les thowar (combattants révolutionnaires) ont mené une véritable guérilla armée. Les images sont éloquentes, elles montrent des hommes armés à travers toute la ville, toujours tenue par les milices qui ont combattu le régime de Mouammar Kadhafi. Les règlements de compte entre les combattants ne cessent d’avoir lieu dans la capitale, ce qui inquiète fortement Washington:
«Certains affrontements se sont poursuivis. Cela nous inquiète», a déclaré la porte-parole du département d'Etat américain Victoria Nuland.
La population a plusieurs fois manifesté son désir d'un retour au calme dans la capitale. La présence massive d’armes lourdes en Libye est loin d’apporter la sécurité réclamée par la population, raconte le correspondant d’Al-Jazeera.
De son côté, le chef du Conseil militaire de Tripoli Abdelhakim Belhadj parle d’un petit incident et regrette la mort d’au moins quatre combattants lors des affrontements.
«Mon frère était trop jeune pour mourir. Je te jure Mohamed que tu n’es pas mort pour rien», crie un des combattants devant le lit d’hôpital où gît son jeune frère mort au cours des combats de rue.
Le démantèlement de ces groupes armés pose un défi de taille aux autorités libyennes. A la sécurité des institutions d’Etat dans la capitale, s’ajoute la priorité du désarmement des milices dans la capitale. Les combattants ont les mains libres.
Lu sur Al-Jazeera
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