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Peut-on faire confiance aux observateurs arabes en Syrie?
Au lendemain de leur arrivée à Damas, la capitale syrienne, le 26 décembre, les observateurs de la Ligue arabe se sont rendus à Homs. Cette ville assiégée a vécu une énième journée meurtrière, où 34 civils ont été tués par les forces gouvernementales. Plusieurs quartiers de Homs dont celui de Bab Amr ont été la cible de bombardements intensifs. Que la Ligue arabe soit sur le sol syrien, ne semble pas changer la donne pour le régime qui maintient le cap de la répression.
Homs, ville bastion de la contestation, assiégée depuis plusieurs semaines, s’apprête pourtant à accueillir les observateurs de la Ligue arabe conduit par le général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi. Le général semble jusqu’ici très satisfait de la coopération des autorités syriennes, rapporte la chaîne Al-Jazeera. Mais l’homme ne fait pas l’unanimité, notamment au regard de son rôle au Soudan. Nommé chef des services de renseignements militaires par le président soudanais Omar el-Béchir en personne, il a participé à la traque des rebelles dans le Darfour et des opposants politiques à Khartoum. Aujourd'hui il conduit une délégation censée amorcer la fin de la répression en Syrie.
Dans la vidéo ci-dessous, on peut voir un quartier bombardé le 26 décembre, celui de Bab Amr, si l'on en croit la personne qui filme. "Allahu Akbar" crient les opposants au régime.
Outre la ville de Homs, les 50 observateurs de la Ligue arabe sont également attendus à Idleb et Hama, précise la chaîne qatarie.
La mission s’inscrit dans le plan de sortie de crise voté par l’assemblée de la Ligue arabe au Caire, mais ne semble pas recueillir la confiance des Syriens engagées dans un bras de fer avec le pouvoir, aussi bien ceux du Conseil national syrien (CNS) basé à l'extérieur que les citoyens étouffés par le régime.
La répression du régime syrien, ébranlée par une révolte depuis la mi-mars, aurait déjà coûté la vie d’au moins 5.000 Syriens. Les observateurs vont certainement pouvoir rentrer dans la ville d’Homs mais ils ne pourront pas aller «là où les autorités ne veulent pas qu'ils aillent», a déclaré Burhan Ghalioun, le chef du CNS.
«Ce qui se passe est un massacre», a confié Fadi qui vit près du quartier de Bab Amr. «Ils[les forces du régime] ont pris pour cible des habitants avec des tirs de mortier», a précisé ce Syrien à l’agence Reuters.
Lu sur Al-Jazeera
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