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Au Burundi, le réveillon un plaisir interdit?
On dira ce que l’on voudra. Mais, les Burundais auront tout de même passé un étrange réveillon de Noël. Contraints qu’ils ont été d'être plus sages que des anges, en cette période de fêtes. Le gouvernement, fait savoir RFI, a carrément sommé les populations, la veille de Noël, de passer les fêtes de la Nativité et du Nouvel an sans réveillon. Par le biais d’un communiqué largement diffusé par les médias d’Etat, le gouvernement du Burundi recommande aux familles d’éviter de festoyer. Afin, explique-t-il, de ne pas dilapider un revenu durement gagné. Il n’y a pas de petites économies, comme qui dirait.
RFI ajoute que, pour bien faire comprendre qu’il ne souffrirait d’aucune contradiction, le gouvernement a fixé un certain nombre de mesures, les unes aussi draconiennes que les autres. Tenez par exemple: à partir de 22 heures, la musique, les danses en plein air étaient purement et simplement interdites. Et même chez soi, on n’avait plus le droit à partir de la même heure, de faire bombance ni de se trémousser.
«Il est interdit de jouer de la musique dans les ménages à partir de la même heure», a averti le communiqué du gouvernement.
Petite miséricorde gouvernementale tout de même. Ceux qui ont le diable au corps et qui tiennent absolument à danser, ont le droit en cette période de festivités de fin d’année, d’organiser des noubas dans des lieux publics. Mais, bien entendu, il faut pour cela remplir des formalités qui ressemblent plus que tout, à un véritable chemin de croix. Une pénitence que nombre de Burundais n’ont pas voulu subir. Tant se balader dans les dédales de l’administration et des services de police pour obtenir un document est un enfer sans nom.
Ainsi donc, les habitants de Bujumbura, la capitale, ont fait contre mauvaise fortune bon cœur. Nombre d’entre eux, relève RFI, ont participé comme c’est le cas depuis plusieurs années, à des veillées de prières. Le fils de Dieu vaut bien une messe! Et pour les effrontés qui pensaient avoir plus d’une bouteille sous leur manteau, la police burundaise a testé dans la nuit, ses tout premiers alcootests. Au Burundi, à Noël, le vin se boit à la messe et puis, c’est tout.
Lu sur RFI