SlateAfrique

mis à jour le

Afrique du Sud - Le président Zuma s'attaque au christianisme

Jacob Zuma ne mache pas ses mots. Lors du lancement d’une campagne pour la prévention routière organisée à KwaMaphumulo, ville de la province du KwaZulu-Natal (côte nord du pays), le président sud-africain s’est attaqué au christianisme. Le journal sud-africain The Times a rapporté les propos du dirigeant:

«Bien avant l’arrivée de la religion et de l’Evangile, nous, les Africains, avions nos us et coutumes.»

«Les religieux parlent de jours sombres lorsqu'ils font référence à cette période mais nous savons qu'en ces temps, il n’y avait pas d’orphelins ou de maisons de retraites. Le christianisme a apporté toutes ces choses.»

Au lendemain de ses déclarations, le révérend Kenneth Moshoe et leader du parti d'opposition African Christian Democratic Party, a recadré le président Zuma:

«Premièrement, le président a besoin d'être réprimandé car, blâmer le christianisme, alors qu'il sait que les églises ont été à la pointe de la lutte, est décevant. Et il sait que ce qu’il a dit n’est pas vrai, lui-même ayant déclaré être chrétien.»

En 2007, Zuma a même été ordonné pasteur de la Full Gospel Church.

«Deuxièmement, lors de l’élection, il n’a pas fait campagne dans les cimetières pour obtenir les votes des ancêtres. Par contre, on l’a vu dans les églises.»

Au cours du lancement de la campagne pour la prévention routière, Zuma a également appelé les Sud-Africains à revenir aux méthodes de l’«ancienne école», notamment dans l'éducation des enfants car les manières occidentales ont causé des problèmes dans la société.

Le 21 décembre, Mac Maharaj, porte-parole de Zuma, a essayé d’éteindre la polémique:

«Le président parle zoulou à certaines occasions et son message est souvent perdu dans la traduction, a-t-il déclaré au Mail & GuardianEn embrassant la culture occidentale, certaines traditions et aspects de la culture africaine ont été sapées, certains de ces éléments étaient importants pour la cohésion de la communauté.»

Malgré les déclarations du porte-parole du président Zuma, Dominic Mahlangu, rédacteur en chef adjoint du Times campe sur ses positions:

«Quand le président est passé de l’anglais au zoulou, notre reporter, qui parle couramment la langue, l’a cité mot pour mot. Les propos ne sont pas démentis, ils voulaient juste les surinterpréter.»

Le président sud-africain Jacob Zuma est habitué des déclarations fracassantes. Il s’est déjà exprimé à plusieurs reprises sur la religion. En 2009, lors d’un congrès de l’ANC, le président avait déclaré que le «parti gouvernera jusqu’à ce que Jésus arrive».

En février, le dirigeant avait une nouvelle fois suscité la polémique en affirmant à des électeurs de la province de l’Eastern Cape, que s'ils votaient pour l'ANC, ils iraient au paradis. «Quand vous votez pour l’ANC, vous choisissez aussi d’aller au paradis, a-t-il déclaré.»

Lu sur The Times, Mail & Guardian

A lire aussi

Le président Zuma veut-il vraiment lutter contre la corruption?

Le pape qui s'attaque au pays du vaudou

Que vient faire Benoît XVI au Bénin?

Dieu(x): un peu, mais pas trop