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Côte d'Ivoire - Les soldats ont 48h pour retourner dans leurs casernes

Le président ivoirien Alassane Ouattara hausse le ton contre les membres indisciplinés des Forces républicaines de la Côte d’Ivoire (FRCI). Après la mort de six personnes dans la nuit du 17 au 18 décembre à Vavoua, —une ville située à environ 400 km à l’ouest d'Abidjan—, attribuée à une sortie illégale de certains membres des FRCI, Ouattara prend des mesures de répression.

Selon le portail ivoirien Abidjan.net«le chef de l`Etat a donné 48 heures pour que ces véhicules ne circulent plus dans nos rues», a déclaré le ministre ivoirien de la Défense Paul Koffi Koffi, affirmant que tous les individus arrêtés «seront traduits devant les tribunaux militaires».

Avant d’ajouter que l’incident de Vavoua était attribué à «des éléments non immatriculés, des jeunes associés (aux FRCI) qui ont bafoué la discipline militaire en effectuant une patrouille non autorisée».

Alassane Ouattara, qui a appelé à la tolérance zéro contre l’indiscipline a donc décidé de punir. Lors d’une réunion tenue le 19 décembre en présence des ministres de l'Intérieur et de la Défense ainsi que des principaux chefs militaires, il a annoncé la création d’une police militaire. Elle aura pour mission de surveiller les soldats et de les envoyer devant des tribunaux militaires si des bavures ou des incidents devaient avoir lieu.  

Paul Koffi Koffi, a précisé les buts de cette unité:

«Inspecter et traquer tous ces jeunes soldats qui font du rodéo dans la ville dans des véhicules estampillés FRCI… Tous ceux qui seront pris seront traduits devant les tribunaux militaires. Le chef de l’Etat a demandé que l’on mette en place très rapidement un dispositif pour les désarmer avant une procédure d’intégration qui permettra leur prise en charge définitive.»

Des troupes de l'Onuci (Opération des Nations unies pour la Côte d'Ivoire) sont depuis peu déployées à Vavoua pour assurer le calme. Durant la semaine du 12 au 19 décembre, des éléments des FRCI avaient attaqué un commissariat de police pour libérer deux des leurs, arrêtés pour leur implication dans une affaire de drogue rapporte RFI.

Les membres des FRCI, comme l'explique France24, sont majoritairement issus des rangs de l’ancienne rébellion du nord de la Côte d’Ivoire, appelées Forces nouvelles jusqu’en mars dernier. Après la crise postélectorale, ces ex-rebelles qui ont soutenu Alassane Ouattara jusqu’à son accession au pouvoir en mai 2011, ont été intégrés au ministère de la Défense. Aujourd’hui, ils sont dans l’attente d’une intégration officielle dans l’armée républicaine, la nouvelle armée ivoirienne que les autorités souhaitent mettre en place. Mais le chantier s’avère compliqué puisqu’il consiste à faire fusionner des FRCI (fidèles à Ouattara), et des ex-Forces de défense et de sécurité (FDS) fidèles à l’ancien chef d’Etat Laurent Gbagbo.

Lu sur Abidjan.net, RFI, BBC, France 24

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