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Mugabe, seul chef d'Etat présent pour l'investiture de Kabila
Un seul chef d'Etat a assisté à la cérémonie d'investiture de Joseph Kabila à Kinshasa. Robert Mugabe, 87 ans, président indéboulonnable du Zimbabwe et considéré comme l'un des derniers dictateurs encore en vie en Afrique, a fait le déplacement pour écouter la prestation de serment du président de la République démocratique du Congo (RDC), le 20 décembre.
C'est en présence de plusieurs Premiers ministres (Gabon, Rwanda, Tanzanie) et ministres africains (Angola, Afrique du Sud, Congo-Brazzaville...) que Joseph Kabila s'est fait introniser pour un deuxième quinquennat. Ce nouveau mandat a été officiellement entériné le 17 décembre par la Cour suprême de justice de la RDC malgré les nombreuses contestations de la part des observateurs étrangers et de ses opposants. Malgré tout, le président Mugabe a fait à Joseph Kabila l'honneur de sa présence, en compagnie de son ministre de la Défense, Emmerson Mnangagwa, et d'autres membres du gouvernement pour une visite officielle de deux jours. Tout un symbole?
Alors que Robert Mugabe se prépare à la prochaine élection présidentielle zimbabwéenne qui doit avoir lieu en 2012, cette visite apparaît comme un demi aveu pour prouver qu'il compte bien lui aussi se faire introniser de nouveau l'an prochain. Depuis 2009, Mugabe doit cohabiter avec son principal opposant qui occupe le poste de Premier ministre, Morgan Tsvangirai, leader du Movement for Democratic Change (MDC), principal parti d'opposition au Zimbabwe. Un tel scénario est-il possible en RDC entre un Joseph Kabila Président et un Etienne Tshisekedi Premier ministre? De toute évidence, c'est loin d'être à l'ordre du jour car Tshisekedi, l'éternel opposant congolais, s'est auto-proclamé «président de la République». Il a prévu lui aussi de prêter serment vendredi 23 décembre au stade des Martyrs de Kinshasa. Un véritable défi lancé à Joseph Kabila, qui fait craindre de nouvelles violences entre les deux camps.
Joseph Kabila a officiellement remporté 48,95% des suffrages devant Etienne Tshisekedi (32,33%) arrivé second. Il avait été élu une première fois en 2006 après la mort de son père, Laurent-Désiré Kabila, en promettant le retour à la paix et à la reconstruction d'un pays ruiné par deux guerres à la fin des années 1990. Deux guerres auxquelles Mugabe avait participé en envoyant des troupes pour soutenir Kabila père.
Dans son discours d'investiture, après s'être félicité d'avoir ramené le calme dans son pays, Kabila fils a présenté son programme placé sous le signe de la «révolution de la modernité». Un programme qui, de part le profil de Robert Mugabe âgé de 87 ans, ne semble a priori pas convenir au maître d'Harare qui dirige le Zimbabwe depuis 1980.
Lu sur New Zimbabwe, The Herald, Radio Okapi
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