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Tanzanie - Ces hommes qui passent des heures à se bichonner
Passer des heures à se faire une beauté n'est pas une attention propre aux femmes. Pour preuve, en Tanzanie, une nouvelle catégorie d'homme dit métrosexuel —à savoir, jeune, riche, beau et qui n'ont pas peur de le montrer—, vient contrecarrer cette idée reçue. Fini les salons de coiffure à l'ancienne; les barbiers d'un autre temps où ces messieurs venaient simplement raser leur barbe. Ongles manucurés, cheveux structurés, vêtements à la pointe de la mode, eau de toilette au prix exhorbitant: à l'aube du XXIe siècle, même les hommes se prêtent au jeu de la séduction où le paraître installe sa tyrannie.
Blackberry dans une main, iPhone dans l'autre, jean Calvin Klein, chaussures haut de gammes, ceintures, colliers, bracelets bling bling sont les accessoires indispensables de ces jeunes hommes employés le plus souvent par des compagnies privées ou des ONG. Autant d'employeurs qui paient très bien et permettent ainsi à ces hommes de prendre soin d'eux. Le vendredi soir, ce sont les clubs branchés de Tanzanie qu'ils arpentent dans le but de se faire voir et de boire des cocktails, plus chers que la bière. Mais avant cela, il faut passer par le rituel du salon de coiffure pour hommes où une coupe de cheveux ne suffit plus.
Avec la coupe de cheveux, les clients peuvent choisir leur formule parmi une large gamme de soins. Outre le gommage et le massage du visage, les hommes ont la possibilité de se faire raser avec une poudre magique. Plus onéreuse qu'un rasage traditionnel, cette mixure laisserait la peau plus douce et éviterait à la barbe de repousser quatre jours durant. Une prouesse.
Selon le quotidien sud-africain Mail & Guardian, cette nouvelle catégorie d'hommes passe plus de temps que les femmes tanzaniennes dans ces nouveaux salons de coiffure design qui ouvrent comme des petits pains à Dar es Salaam, la capitale. Mieux, ces salons de beauté pour métrosexuels deviennent un vrai business florissant qui permettrait un développement économique rapide de Dar es Salaam. 40.000 rands sud-africain, environ 3.700 euros, c'est en moyenne la somme à débourser pour ouvrir son salon de coiffure. Pour Erick Mchome, journaliste au Mail & Guardian, nul doute que l'investissement rapportera gros.
Car dans ces salons, l'argent coule à flot. L'endroit doit être grandiose. En général, il dispose d'un écran plasma —deux en fonction de l'importance du salon—, un canapé luxueux, un son high tech et une multitude de crèmes, huiles, poudres et autres produits de beauté pour hommes garnissent les étagères.
Mais ces salons pour hommes ne plaisent pas à tout le monde. A commencer par les femmes. Non qu'elles aient la sensation de se faire voler leur lubie, mais bien parce qu'elles ont peur que les coiffeuses et esthéciennes de ces salons ne leur chipent leur conjoint. Pour s'en assurer, elles attendent en dehors du salon que ces messieurs prennent soin d'eux. Mieux vaut prévenir que guérir selon le dicton.
Lu sur Mail&Guardian
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