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Algérie - Abdelaziz Bouteflika plus fort que Kim Jong Il?

Kim Jong Il est mort, le 17 décembre 2011. Le défunt dirigeant de la Corée du Nord était connu comme l'archétype du dictateur d'un régime communiste de la Guerre froide, fermé aux évolutions politiques et économiques du monde. Un régime aux accents staliniens où le culte de la personnalité était poussé à l'extrême.

Mais avant même la mort du Kim Jong Il, le journal en ligne Dernières Nouvelles d’Algérie signalait un événement plus que troublant. Les Algériens avaient été les témoins d’une séquence «surréaliste, hallucinante, ahurissante», le 15 décembre au journal télévisé de 20 heures lors du discours du président algérien Abdelaziz Bouteflika: 

«Plus fort que le dictateur Nord-Coréen: Bouteflika applaudi 18 fois en 5 minutes 37 secondes», commentait non sans ironie DNA.

«Chrono en main, le président algérien a prononcé un discours qui aura duré 5 minutes et 37 secondes, ponctué de 18 salves d’applaudissements. Même le pire des dictateurs encore vivant sur la terre, le Nord-Coréen, Kim Jong-Il, n’est pas en mesure de rivaliser avec l'exploit que vient de réaliser le président et son équipe», affirmait le site algérien, ignorant le funeste destin du dictateur coréen, deux jours plus tard.

Retour sur un discours qui en dit long sur la nature du régime algérien et sur son état vieillissant. A Laghouat, une commune au nord de l'Algérie, le chef de l’Etat a prononcé un discours devant un parterre de ministres, de hauts gradés de l’armée et d’invités de marque.

D’une voix monocorde, Abdelaziz Bouteflika entame son discours sur l’université algérienne, sous le crépitement des flashs des photographes. Jusque-là c’est un discours officiel d’un président de la République. Sauf que le président algérien vaut plus que quelques flashs.

«Vingt secondes après le début du discours, une première salve d’applaudissements retentit dans la salle. La seconde salve arrive 29 secondes plus tard. La troisième, 13 secondes après. La quatrième, quelques secondes plus tard», observe minutieusement DNA.

Au total, «le président Bouteflika a eu droit à 18 salves d’applaudissements, ponctuées de 3 standings ovations et de youyous», ajoute le site algérien.

Mais les Algériens ne sont pas dupes. On n'y croit plus! Ni les prédécesseurs du président algérien, ni le défunt Kim Jon Il n’ont eu «recours à un procédé aussi grossier pour gruger l'opinion», conclut Dernières Nouvelles d’Algérie.

Lu et vu sur Dernières Nouvelles d'Algérie

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