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Egypte - L'armée s'attaque aux manifestants et fait des centaines de blessés

Les gaz lacrymogènes n'ont pas réussi à faire taire les revendications d’une part des Egyptiens. Selon le quotidien égyptien Al Doustour, les forces de sécurité ont déclaré vendredi 16 décembre la guerre aux manifestants qui campaient depuis le 25 novembre devant le bâtiment du Conseil des ministres.

Au lendemain de la deuxième phase des élections législatives, la violence reprend au Caire et plus précisément non loin de la rue Qasr El-Eini, devant le bâtiment du Conseil des ministres.

Les images diffusées sur la télévision locale montrent des hommes en civils et vêtus d’uniformes militaires, postés sur le toit de l’immeuble, qui lancent des projectiles et des gaz lacrymogènes sur les manifestants. S’en suit un échange quasi ininterrompu de pierres et cocktails Molotov. Le but de cette manœuvre serait-il de casser le sit-in organisé devant le bâtiment déjà depuis plus d’une semaine? A l'aube, une dizaine de manifestants auraient été arrêtés, puis une partie d’entre-eux relâchés quelques heures plus tard. Dans la vidéo ci-dessous, on peut voir les forces de sécurité s’acharner sur deux jeunes manifestants, une femme et un homme. Le jeune homme essaie de la protéger, en vain car les soldats ne retiennent pas leurs coups.

Selon des sources concordantes, les affrontements ont commencé lorsque l’un des manifestants arrêté a été frappé et torturé par les soldats présents dans le Parlement.

«Nous ne trouvions plus Aboudy, puis nous sommes allés parler avec des soldats qui nous ont dit qu’ils le détenaient et qu’ils le libéreraient bientôt»confie Sayyed Attia. Le manifestant que l’on nomme Aboudy a été relâché une heure plus tard, entre 2h30 et 3 heures du matin, rapporte le quotidien égyptien The DailyNews.

«L’armée l’a ensuite libéré par une porte de derrière et lorsqu’il a rejoint le sit-in, son visage était recouvert de sang. A l’intérieur du bâtiment, ils l’ont frappé. Il ressemblait à la photo célèbre de Khaled Saïd», ajoute Attia.

Khaled Saïd avait été l’emblème de la révolution égyptienne. Interpellé en juin 2010, dans un cybercafé d’Alexandrie, Il avait été battu à mort par deux policiers, en pleine rue et sous le regard de tous.

Fraîchement nommé, le Premier ministre Kamel al Ganzouri ne semble pas avoir mis un terme aux pratiques violentes des forces de sécurité et de l’armée égyptienne, note le journal Al Doustour.

A 16 heures, le quotidien égyptien Masry al-Yioum dénombrait déjà 300 blessés dans les affrontements entre les manifestants et les forces de sécurité.

Vu sur OnTV, Lu sur Masry al-Yioum

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