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République centrafricaine - Une crise humanitaire inouïe

Embourbée dans des conflits militaires et politiques, la situation sanitaire de la République centrafricaine est catastrophique. Dans un nouveau rapport intitulé «République centrafricaine: une crise silencieuse» l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) dresse un constat alarmant.

MSF a réalisé quatre enquêtes de mortalité au cours des derniers 18 mois dans ce pays d’Afrique centrale. Les taux de mortalité y sont «trois fois plus élevés que le seuil d’urgence qui définit une crise humanitaire», rapporte l'AFP. Le pays détient la deuxième espérance de vie la plus faible du monde (48 ans).

L’une des enquêtes menée dans la ville de Carnot, située dans le sud-ouest du pays révèle que le taux de mortalité global est de 3,7 pour 10.000 personnes par jour et 7 chez les enfants de 5 ans. Ainsi, en moyenne, 35 enfants âgés de moins de 5 ans, décèdent chaque jour depuis le début de l’année 2011.

Pour MSF, «l'aide médicale actuelle ne suffit pas à répondre à l'ampleur des besoins sanitaires des populations». L’ONG précise que paradoxalement, ces taux de mortalité «reflètent une situation ‘hors contrôle’, et ce alors que les taux les plus élevés ont été observés dans des zones épargnées par le conflit ou les déplacements de populations».

Ces phénomènes sont «dans plusieurs régions de la RCA la conséquence d'épidémies saisonnières, d'une économie en panne, ainsi que des conflits, déplacements de populations et d'un système de santé très faible».

Selon MSF, ces chiffres alarmants s’expliquent notamment par la faiblesse du système de santé centrafricain. De plus, le pays, sous-développé, est incapable de prévenir ou de soigner des maladies comme le paludisme, les maladies diarrhéiques ou les infections respiratoires.

Depuis 10 ans, le pays est en proie à des troubles politiques et militaires répétés. En 2001, une tentative de coup d’Etat déclenche une série de violents affrontements à Bangui, la capitale. Le 15 mars 2003, un nouveau coup d’Etat est fomenté. Cette fois-ci, l’opération est un succès, le général François Bozizé renverse le président Ange Félix Patassé avec l’aide de militaires et de miliciens tchadiens. En 2005, Bozizé est élu président de la République. Ce dernier est, depuis, encore au pouvoir.

Lu sur MSF

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