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Ouganda - Sauver les gorilles et la planète, c'est du cinéma

Un cinéma ambulant qui projette des films dans les villages les plus reculés d'Ouganda afin de sensibiliser les communautés locales sur la situation des gorilles en Afrique. Et tout ça, grâce à des vélos! Cela peut faire sourire, et pourtant, c'est le projet mis en place depuis près d'un an par la Gorilla Organization, une association internationale conduite par des défenseurs africains des ressources naturelles du continent. L'association a des projets en République démocratique du Congo (RDC), au Cameroun, au Gabon et en Ouganda.

Pour la réalisation de ce projet, la Gorilla Organization travaille en collaboration avec The Pedal-Powered Cinema project, une association créée et dirigée par Madeleine Westwood, dont le but est de projeter des films grâce à de l'énergie produite par des vélos.

Ces deux projets combinés ont donné la naissance du cinéma ambulant en Ouganda pour traiter du problème des gorilles, une espèce menacée d'extinction. The Pedal-Powered Cinema Project sillone les villages de l'est de l'Ouganda afin de faire participer les habitants, vivant aux abords du parc national Mgahinga, non loin de la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC). En tout, selon David Hewitt, bénévole dans l'association Gorilla Organization, plus de 43.000 enfants et des milliers d'adultes auraient déjà participés à cette initiative.

Une solution durable qui, grâce à un système relié par des vélos, produit de l'électricité par le simple fait de pédaler. En bref, l'utilisation du système D pour sensibiliser les populations. Car l'initiative n'est pas nouvelle. Elle a déjà vu le jour dans plusieurs villes anglaises. 

Dans le cas du parc national de Mgahinga en Ouganda, la technologie est relativement basique: la roue arrière d'un vélo stationnaire est alimentée par un générateur, qui alimente à son tour le projecteur et le système sonore de ce cinéma ambulant. Ce sont seulement deux vélos d'enfants de montagnes qui permettent l'élaboration de ce système. Une méthode certes rudimentaire, mais qui signifie aussi que ce cinéma en plein air peut être démantelé en quelques minutes par seulement deux personnes.

Cerise sur le gâteau, comme l'indique le quotidien britannique The Guardian, ce système est assez léger pour être transporté jusqu'à la plupart des villages perchés, mais suffisamment robuste pour supporter les bosses et les nids de poule sur une route typique de l'Ouganda rural.

Son empreinte carbone et les coûts de fonctionnement sont minimes selon David Hewitt. L'importance de ce projet réside aussi et surtout dans le fait qu'il a une fin éducative, et tente à cette occasion d'intéresser les populations locales par un moyen ludique. Selon lui:

«Tout comme à Londres ou à New York, le succès du cinéma à pédales est dû en grande partie à son excentricité et à sa capacité d'ajouter un élément à la participation du public.»

Selon lui, pour éveiller les consciences des enfants sur le problème des gorilles en Ouganda, il faut susciter la curiosité: les vélos générateurs d'électricité pour visionner les films. Pour la plupart des habitants de la région, d'après The Guardian, c'est la première fois qu'ils voient des images de gorilles alors même qu'ils vivent tout près d'eux, aux abords du parc national de Mgahinga.

Lu sur The Guardian, Gorilla Organization

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