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Florence en deuil après le meurtre raciste de deux Sénégalais

Drapeau en berne et rideaux des magasins baissés, le 14 décembre est un jour de deuil pour la ville italienne de Florence, au lendemain du meurtre de deux Sénégalais, un crime perpétré en plein jour.

«Non au racisme! Nous fermons en signe de solidarité aux victimes du racisme», peut-on lire sur un écriteau affiché devant le marché clos de Florence, San Lorenzo. 

Un quinquagénaire appartenant à l’extrême droite italienne, Gianluca Casseri, a tué par balles deux vendeurs ambulants Sénégalais et en a blessé grièvement trois autres, avant de se suicider, rapporte le quotidien italien Il Corriere della Serra.

Près de 200 habitants de la ville et en particulier des membres de la communauté sénégalaise ont très vite manifesté leur colère après ce massacre en scandant des «Honte! Honte!»«Racistes!». L’ambassadeur du Sénégal en Italie a qualifié sans détour ce crime de «raciste», affirme RFI.

Pour le maire de Florence, Matteo Renzi, c’est toute la ville qui est en larmes:

«Un tueur xénophobe a détruit, non seulement des vies humaines, mais a provoqué le désespoir de toute une communauté, pas seulement la communauté sénégalaise, mais celle de tous les Florentins», a-t-il déclaré.

Pour apaiser les colères, le maire a assuré que «comme me l’a dit le leader de la communauté sénégalaise de Florence, Pap Diaw, "nous voulons la justice, pas la vengeance"». Il  a aussi insisté sur le caractère isolé de cet acte:

«Nous sommes confrontés à l’acte d’un individu: il ne s’agit pas d’une centaine de personnes mettant à feu et à sang une ville, mais à un homme qui, dans une folie xénophobe absolue, a décidé de tirer sans hésitation.» 

Si cette «explosion de haine», comme l’a déploré le président italien Giorgio Napolitano, est un cas isolé, certains l’ont tout de même relié à d’autres cas de crimes racistes récents, et notamment la fusillade abominable du 22 juillet 2011 à Oslo qui avait tué plus de 70 personnes:

«Cet évènement semble par certains égards avoir quelques similitudes avec l’attaque d’Oslo. Nous avons besoin de bien comprendre le cadre dans lequel peut mûrir une culture (…) qui alimente la xénophobie et le racisme», a déclaré le président de la région de la Toscane, Enrico Tossi.

Lu sur Il Corriere della Serra, RFI

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