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Madagascar - Un magistrat battu à mort en public par des policiers
A Madagascar, la ville de Tuléar, au sud-ouest de l'île, a connu un week-end des plus mouvementés. Le vendredi 9 décembre, des policiers ont provoqué la mort du premier substitut du procureur de la République, Rehavana Michel, rapporte Madagascar-Tribune.com. Ces derniers l’ont battu à mort, mais d’après l’autopsie, le magistrat serait décédé d’une crise cardiaque.
A l’origine, ces policiers avaient assiégé, le 9 décembre, la maison d’arrêt de Tuléar, exigeant la remise en liberté d’un de leurs collègues. Cet agent de police avait été condamné à cinq ans de prison pour avoir vendu ou loué son arme à des bandits.
Les forces de l’ordre de l’ordre ont tenu à défendre le policier mis en cause, affirmant que l’arme avait été perdue puis retrouvée. Malgré tout, en l’absence du procureur de la République, les gardes pénitentiaires ont refusé de libérer le détenu.
La situation a dégénéré et des coups de feu ont été tirés en l’air. Les policiers sont partis à la recherche du procureur de la République qu’ils n’ont pas trouvé dans la ville. Et c’est finalement le substitut du procureur que les policiers se sont mis à lyncher.
Une réunion rassemblant plusieurs ministres et l’ensemble des protagonistes s’est tenue le dimanche 11 décembre, apprend-on sur RFI. A l’issue de cette rencontre, le directeur régional de la police et le directeur du commissariat central de Tuléar ont été limogés. La police va présenter ses excuses à la famille du défunt et au syndicat des magistrats de Madagascar.
Une enquête a été ouverte par la police, sept personnes ont déjà été identifiées. Mais les investigations ne font que commencer. En effet, une cinquantaine de policiers seraient impliqués dans le lynchage du magistrat.
Les tensions persistent entre la justice et la police. Les résultats de l’autopsie sont mis en doute par la ministre de la Justice:
«Nous faisons un démenti. […] Ces résultats nous laissent perplexes, il y a des soupçons.»
Le 12 décembre, tous les tribunaux de l’île étaient fermés. Le syndicat de la magistrature pourrait poursuivre sa grève au-delà de cette journée.
Lu sur Madagascar Tribune, RFI
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