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Affaire DSK/Diallo: les étranges appels du gouvernement français
Les nouvelles révélations sur l’affaire DSK/Diallo alimentant la théorie du complot continuent d’affluer. Elles interviennent au lendemain de la diffusion par la chaîne d’info en continu BFM-TV des images de la vidéosurveillance de l’hôtel Sofitel du 14 mai dernier, jour de l’agression présumée d’une femme de chambre de l’hôtel Sofitel de New York, Nafissatou Diallo, par l’ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn.
Ainsi, le quotidien Libération fait état de nouveaux élements: deux appels provenant des ministères français des Affaires étrangères et de la Justice à l’adjoint du procureur de New York, le 15 mai. Des informations qui, si elles sont confirmées, «seraient explosives, puisqu’elles signifieraient une intervention française très rapide pour partager des éléments à charge contre DSK, et qui auraient eu pour conséquence de l’envoyer dans la prison de Rikers Island».
Le quotidien français retrace cette journée cruciale du 15 mai 2011, au lendemain des faits présumés. D’abord, selon des informations «recoupées auprès de plusieurs sources», affirme Libération, le bureau du procureur de New York Cyrus Vance Jr. avait conclu le dimanche 15 mai à 16heures un accord avec les avocats de DSK pour une libération sous caution. Dernière somme discutée: 187.400 euros. Mais, vers 20h, changeant brusquement d’avis, le bureau du procureur s’oppose à la remise en liberté de DSK.
Que s’est-il passé entretemps? Selon trois sources contactées par Libération, il y a eu «deux coups de téléphone "français" passés dans l’après-midi du 15 mai à John "Artie" McConnell, l’un des adjoints du procureur en charge de l’affaire».
Ces fonctionnaires français du ministère de la Justice et de celui des Affaires étrangères auraient évoqué l’affaire Tristane Banon (accusation de tentative de viol) et la probable implication de DSK «dans une affaire de prostitution dans le nord de la France». Une référence à l’affaire du Carlton de Lille.
Le 16 mai, John McConnell affirmait devant la juge Melissa Jackson «avoir reçu des informations selon lesquelles [DSK] avait une conduite similaire à celle qui lui est reprochée par la plaignante, à au moins une autre occasion», afin de justifier son incarcération.
En plus d’ajouter un chapitre judiciaire à cette affaire, ces informations pourraient s’avérer gênantes pour le gouvernement français, d’autant plus que les informations sur l’affaire de prostitution dans le nord de la France étaient normalement protégées par le secret de l’instruction.
Pour Libération, la publication du rapport du procureur dans son intégralité (et non 25 pages sur 70), serait un moyen d’éclairer les zones d’ombre.
Lu sur Libération
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