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2011, l'année du jackpot pour les pirates somaliens

Le marché de la piraterie au large de la Somalie ne connaît pas la crise. En 2011, l’ensemble des rançons récoltées par les pirates somaliens ont battu des records avec un montant total de 100 millions d'euros, contre près de 60 millions d'euros en 2010, rapporte le chef adjoint de l’opération anti-piraterie de l’UE (Atalante), le contre-amiral français Christian Canova.

Dans un entretien donné à Bruxelles2, un site spécialisé dans la politique étrangère et la défense européenne, Christian Canova explique ces chiffres par l’augmentation du prix des rançons. Elles étaient en moyenne de 450.000 euros en 2007, contre 3,4 millions d'euros en 2011. Où va tout cet argent?

«Dans les diasporas. Il est aussi recyclé de façon régionale, en Somalie, dans les Emirats (pour acheter les moteurs ou l'essence), à Djibouti...», affirme le contre-amiral.

En revanche, même si les tentatives d’attaques ont augmenté de 15%, les nombres d’assauts réussis sont passés d’un sur quatre à un sur quatorze. Il reste en cette fin d’année 2010 encore 8 bateaux et 200 otages aux mains des pirates, alors qu’il y en avait 30 l’année dernière à la même époque.

Lancée en 2008, l’opération EU-Navfor Atalanta, dite Atalante, est la première opération maritime de la politique européenne. Elle vise à surveiller les eaux territoriales et les côtes somaliennes, pour prévenir de la piraterie qui fait rage dans la région.

Pour Christian Canova, la baisse des attaques réussies est en partie dûe à l’efficacité de ce dispositif:

«Il y a la présence de gardes privés ou de militaires à bord des navires marchands qui joue. Et la bonne coordination entre toutes les forces en présence, qui est meilleure que par le passé, explique-t-il, (…) Nous avons adopté récemment des modes d’action plus offensifs. Et, en septembre, on a eu la première opération de libération d’otages entièrement réalisée sous drapeau européen.»

Mais cette année, la nature a joué aussi son rôle:

«Il y a aussi un phénomène météo: la mousson a été faible, et à l’intermousson, la mer était plus agitée. Cela n’empêchait pas les bateaux de prendre la mer mais rendait plus difficile l’abordage», ajoute-t-il.

Lu sur Bruxelles2

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