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Egypte - Ces femmes invisibles candidates aux législatives

Les élections législatives égyptiennes qui ont démarré le 28 novembre réservent des surprises, à l'instar de ces femmes en niqab qui se portent candidates, en voile intégral. Pour la première fois en Egypte, elles prennent part à des élections, rapporte Al Ahram Hebdo, un hebdomadaire égyptien en français.

«Je suis une femme et une monaqaba [femme vêtue d’un niqab]. C’est un double défi pour moi. D’un côté, les libéraux font tout pour me combattre, de l’autre, les salafistes me demandent de rentrer chez moi, puisque pour eux la femme ne doit pas participer à la vie politique», lance Dr Fatma, candidate aux élections législatives qui porte le niqab.

Non encartées, elles font campagne, sillonnent l’Egypte et vont à la rencontre des électeurs. Une hérésie pour les conservateurs, notamment pour certains salafistes qui leurs conseillent de rentrer chez elles. Menacée, Dr Fatma l’est par tous les bords de l’échiquier politique. Les pros et les antis-niqab s’opposent à sa candidature.

«Je peux dévoiler mon visage pour des raisons de sécurité, mais je ne vais pas ôter mon niqab pour gagner un siège au Parlement, c’est une question de principe», confie Dr Fatma.

«Selon les chiffres de la Haute Commission électorale, 30 femmes portant le niqab participent aux prochaines élections législatives en tant que candidates indépendantes ou sur les listes des trois partis à tendance salafiste», précise l’hebdomadaire.

Des passants s'offusquent dés qu'ils voient Dr Fatma dans la rue et se demandent dans quelle mesure une femme en niqab peut les représenter à l'Assemblée.

«Mon droit est de connaître le visage de celle qui va me représenter au Parlement, pour m’assurer aussi qu’elle est bien présente à toutes les séances», déclare un passant.

Les Egyptiens ne sont toutefois pas unanimes. Ils voient dans ces candidatures, un reflet de la société égyptienne et sont conscients qu'elles représentent une minorité des candidats en lice. La domination masculine prévaut.   

«Elles sont nombreuses les femmes qui portent le niqab, le prochain Parlement doit refléter cette présence dans la société», confie Atef, un ingénieur de 60 ans.

Lu sur Al Ahram Hebdo

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