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RDC - Les résultats de la présidentielle font craindre le pire
Sans surprise, Joseph Kabila est en tête de l'élection présidentielle en République démocratique du Congo avec 46% des voix sur les deux tiers des bureaux de vote, selon des sources officielles.
Son adversaire, Etienne Tshisekedi aurait obtenu 36% des voix après ce décompte partiel, rapporte la BBC. L’annonce des résultats officiels est imminente et de nombreux observateurs craignent une flambée de violence entre les partisans des deux candidats. Un scénario à l’ivoirienne est plus qu’envisageable, d’autant plus que depuis le scrutin du 28 novembre l’opposition a dénoncé des fraudes.
Le 3 décembre dernier, la suspension des SMS en République démocratique du Congo alimentait déjà les soupçons de fraudes électorales. La Commission électorale nationale indépendante (Céni) avait publié dès le 2 décembre des résultats partiels donnant le président sortant, Joseph Kabila, en tête des suffrages.
Les tensions qui ont marqué ce scrutin présidentiel ont causé la mort de 18 personnes. Quelques 3.000 Congolais ont également fui la capitale Kinshasa.
Lundi 5 décembre, des heurts ont éclaté entre partisans de l’opposition et les forces de police. Des tirs nourris ont retenti dans le Kasaï occidental, une province au sud-ouest du pays considéré comme un bastion de l’opposition. La fermeture d’une chaîne de télévision et d’une radio a suscité l’ire des opposants au président sortant Joseph Kabila.
«Nous ne pouvons pas laisser place au chaos. Si la situation devient trop chaotique pour la police, nous allons certainement faire appel à l'armée pour leur venir en aide», a déclaré, Kikaya Bin Karubi, l’ambassadeur de la RDC au Royaume-Uni.
Human Rights Watch dénonce également les violences électorales, notamment à Kinshasa, la capitale. Depuis quelques jours, le pays et particulièrement Kinshasa vivent dans la crainte de violences en cas de contestation des résultats. La police «a pris ses dispositions (...) pour maintenir l'ordre public et le rétablir au cas où il y aurait des troubles», a prévenu le 5 décembre son chef, le général Charles Bisengimana.
Quelques 20.000 militaires ont été déployés pour contenir toute flambée de violences après l’annonce officielle des résultats.
Lu sur BBC News
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