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Les SMS suspendus en RDC

Voilà une nouvelle qui ne va détendre l’atmosphère déjà bien lourde en République démocratique du Congo. Depuis le 3 décembre, il est impossible d’envoyer des SMS, ces messages courts que l’on peut expédier depuis son téléphone portable. C’est ce que signale Radio Okapi, la radio de la Fondation Hirondelle et de la Mission des Nations unies pour le maintien de la paix en RDC. La radio précise que le service de SMS est suspendu dans tous les réseaux de télécommunications du pays.

Cette décision prise par le vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, Adolphe Lumanu, va se poursuivre «jusqu’à nouvel ordre». Adolphe Lumanu a expliqué sur les ondes de Radio Okapi que la suspension des SMS en RDC, quelques jours après les élections présidentielle et législatives, visait à préserver l’ordre public et l’aboutissement heureux du processus électoral :

«Depuis le début de la campagne électorale, certains abonnés abusent des facilités que leur offrent les nouvelles technologies de la communication pour lancer des injures et des attaques aux paisibles citoyens. Ils diffusent aussi des propos incitant à  la haine et à l’insurrection. Ce qui accroît la tension et menace de plonger le pays dans le chaos.»

Ces arguments sont loin de convaincre la société civile et les défenseurs des droits de l’Homme. Le Réseau national des ONG des droits de l’homme de la République démocratique du Congo (Renadhoc) dénonce une violation de la Constitution. Pour Fernandez Murhola, le secrétaire exécutif du Renadhoc, il est urgent de lever cette mesure :

«Les SMS sont un outil indispensable à la sécurité des citoyens. Les suspendre, même de manière provisoire, constitue une grave menace.»

 Cela étant, la suspension des SMS en République démocratique du Congo ne fait qu’alimenter tous les soupçons de fraudes électorales, depuis le scrutin  du 28 novembre. La Commission électorale nationale indépendante (Céni) a publié depuis le 2 novembre des résultats partiels donnant le président sortant, Joseph Kabila, en tête des suffrages. Des résultats aussitôt contestés par l’ensemble des candidats de l’opposition, dont le principal challenger de Kabila, Etienne Tshisekedi.

Lu sur Radio Okapi