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Un démenti sur la dévaluation du franc CFA

L’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) veut rassurer, alors que le passage de témoin vient de se réaliser à la présidence de cette organisation économique d’Afrique de l’ouest. 

Au lendemain de la prestation de serment de l’ancien Premier ministre sénégalais Cheikh Hadjibou Soumaré pour prendre la direction de l’Uemoa, une conférence de presse a été donnée le 1er décembre à Ouagadougou, au Burkina Faso pour démentir l’hypothèse d’une dévaluation du franc CFA. Cheikh Hadjibou Soumaré, président entrant de l'Uemoa, était accompagné pour cet exercice par le Malien Soumaïla Cissé, président sortant. Tous deux ont insisté pour dire que l’économie des huit pays de la zone se porte bien.

«Il n'est envisagé aucune dévaluation du franc CFA», a déclaré à la presse à Ouagadougou le nouveau président de la Commission de l'Uemoa, Cheikh Hadjibou Soumaré. 

«Les rumeurs colportées par un journal ivoirien d'opposition restent des manœuvres souterraines liées à la politique en Côte d'Ivoire», a-t-il ajouté.

La rumeur aurait été lancée par trois journalistes du quotidien ivoirien «Notre Voie» qui se seraient basés «sur une source diplomatique européenne», rappelle Afrik.com.

Et Soumaïla Cissé de renchérir: 

«Le système économique dans notre région est stable, viable. Il n'y a aucune crainte. Le gouverneur de la Banque centrale de l'Uemoa (BCEAO) et moi-même, sommes étonnés de l'ampleur de ces rumeurs.»

En tant qu'ancien ministre des Finances du Mali, Soumaïla Cissé avait signé à Dakar la dévaluation de 1994. Cette première dévaluation du franc CFA avait eu impact très dur pour les populations des huits pays de l'Uemoa et les six autres de la Communauté des Etats d'Afrique centrale (Cemac). Le président sortant de l'Uemoa a tenu à rappeler le contexte de l'époque qui ne correpondrait pas à celui d'aujourd'hui.

«La dette était colossale, les pays n'arrivaient pas à payer les fonctionnaires, les matières premières ne s'appréciaient pas sur le marché mondial: en clair nos pays étaient au rouge, contrairement à la situation actuelle.»

L'ancien président de l'Uemoa ne cache pas une forme d'agacement: 

«Nous avons été surpris par l’information sur la dévaluation du CFA qui circule depuis quelques jours. Elle a malheureusement été relayée par la presse. Mais je pense qu’il y a un dessous de malveillance politique dans cette affaire.»

Lu sur BBC, Le Soleil, Fasozine

 

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