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Le vrai décollage de l'Afrique a enfin commencé

A l’heure de l’austérité économique en Europe, l’Afrique est le «continent de l’espoir». Elle a enfin les moyens de se développer, comme l’a fait l’Asie. C’est l’idée optimiste (pour une fois) que développe l’hebdomadaire britannique The Economist dans son éditorial du 1er décembre. En couverture figure l'image poétique d'un enfant jouant avec un cerf-volant au contour du continent africain et aux couleurs arc-en-ciel.

L'édito du magazine évoque en premier lieu un exemple symbolique de ce développement galopant: le marché d’Onitsha au Nigeria:

«Plus de 3 millions de personnes y vont acheter du riz et du savon, des ordinateurs et du matériel pour la construction. C’est un centre important pour le commerce du Golfe de Guinée, une région sinistrée par la corruption, la piraterie, la pauvreté et la maladie mais qui abrite aussi des millions d’entrepreneurs motivés et des consommateurs au pouvoir d’achat croissant», écrit l’éditorialiste.

Le journal explique les raisons pour lesquelles l’Afrique est le continent qui enregistre la plus grande croissance depuis dix ans: richesse des ressources naturelles, développement de l’économie des services et de la production industrielle et une démographie favorable.

Le résultat: l’émergence d’une classe moyenne africaine. Selon la Banque mondiale, 60 millions d’Africains gagnent plus de 3.000 dollars par an (soit 2.225 euros). Et ce chiffre devrait atteindre 100 millions en 2015. L’Afrique a également connu un essor de la téléphonie, avec plus de 600 millions de téléphones mobiles et un réseau Internet et de téléphonie mobile qui couvre un dixième du continent. C'est plus qu'en Inde, par exemple. Ce fort potentiel attire de plus en plus les investisseurs étrangers. En tête: la Chine, le Brésil ou encore la Turquie.

L’hebdomadaire est tout de même lucide: «L’autocratie, la corruption et les conflits ne disparaitront pas demain». Il rappelle que des millions de gens vivent encore avec moins de 2 dollars par jour, l’espérance de vie ne dépasse pas 50 ans dans certains pays, et de nombreux territoires sont soumis à la sécheresse (comme en Somalie) ou vont bientôt être les victimes du changement climatique. Pour le journal, c'est par le commerce, plus que par l'aide, que l'Afrique s'en sortira. Avant de conclure:

 «Mais en ces temps sombres pour l’économie mondiale, le progrès de l’Afrique nous rappelle la promesse de changement qu’apporte la croissance».

Lu sur The Economist

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