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La Révolution du jasmin en 160 pages de tweets

L’éditeur américain OR Books va publier 21 avril un livre rassemblant une sélection de tweets (messages envoyés sur le site de microblogging Twitter) relatant les événements de la place Tahrir, au Caire, épicentre des manifestations en Egypte qui ont entraîné le départ du président Hosni Moubarak. Ces tweets illustrent à la perfection le rôle des réseaux sociaux dans l'organisation des révoltes du monde arabe.

Ce recueil de 160 pages, intitulé Tweets from Tahrir (les tweets de la place Tahrir) sera publié le 21 avril 2011, soit un peu plus de deux mois après le départ d’Hosni Moubarak. Si vous voulez revivre les événements en Egypte sous votre couette ou dans vos toilettes, il vous en coûtera 12 dollars (8,60 euros) pour la version papier et 10 (7,20 euros) pour l'e-book.

Deux activistes, une Egyptienne, Nadia Idle, et une journaliste britannique, Alex Nunns, sont à l'origine du projet. Elles ont commencé à sauvegarder des tweets depuis les premières manifestations début janvier, jusqu'au 11 février, jour du départ de Moubarak.

L'éditeur, Colin Robinson, indique que le livre «rassemble une sélection de tweets emblématiques sous forme d'un récit fascinant au rythme soutenu» et brosse «le tableau exaltant d'un soulèvement en temps réel».

Les tweets étant limités à 140 caractères, il explique que cela a «concentré les sentiments de ceux qui utilisaient Twitter. Il y a un vrai jaillissement d'émotion brute dans leurs messages».

«Une émotion pure émane de leurs messages, qu'il s'agisse d'alertes paniquées face aux attaques des casseurs du gouvernement ou de joie délirante lors de la chute du dictateur», ajoute OR Books.

Colin Robinson est persuadé que Twitter adhérera au projet, car «ils devraient être fiers que leur technologie ait aidé ces jeunes gens».

«J’étais un peu sceptique au début parce que je pensais que cela serait trop décousu», avoue-t-il. «Mais finalement, le livre donne une image très cohérente de ce qui s’est passé.» 

La place Tahrir, «l'immense "place de la Libération", en plein centre-ville du Caire, a été, plus que l'emblème, le poumon de la révolution», laboratoire de l’élaboration du processus révolutionnaire qui a secoué l'Egypte pendant dix-huit jours. Une contestation dont Twitter a été l’un des porte-voix.

Lu sur The New York Times