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Des milliers de Tunisiens dans la rue contre l'intégrisme religieux
Des milliers de Tunisiens, des universitaires, étudiants, ouvriers ont manifesté jeudi 1er décembre devant le siège de l’Assemblée constituante à Tunis pour exprimer leurs craintes sur l’intégrisme religieux, le fléau du chômage ou la corruption. Hommes et femmes sont descendus dans la rue pour rappeler à la nouvelle Assemblée, «qu’il ne faut pas badiner avec l’avenir de la Tunisie plurielle», rapporte le site tunisien Kapitalis.
Ambiance à Tunis cet après-midi. «Ça klaxonne partout. Les voitures avancent au ralenti, d’autres sont garées sur le bas-côté. Un embouteillage fou», décrit le site tunisien.
«Les membres d’Ennahdha, qui ont vécu soit en exil ou des années dans les geôles de Ben Ali, sont peut-être déconnectés du paysage tunisien et doivent faire un effort pour comprendre les attentes de leurs concitoyens et ne pas essayer de tirer le drap de leur côté. Ceux qui ont voté Ennahda ne dépassent pas un million et demi de Tunisiens. Le reste a voté pour d’autres partis. Ils n’ont donc qu’à composer avec ces autres partis qui représentent une majorité, c’est-à-dire 4 millions d’électeurs. Nous n’avons pas, au final, chassé la dictature par la porte pour qu’elle nous revienne par la fenêtre», confie Sami, un Tunisien venu manifester devant le palais du Bardo.
Les universitaires étaient très présents ce 1er décembre pour dénoncer la politisation de l’espace éducatif. Depuis lundi 28 novembre, la Faculté des lettres de Manouba est occupée par des salafistes, qui demandent le droit au port du niqab à l’université, une salle de prière et la séparation entre étudiants et étudiantes dans les cours. Le Doyen de l’Université de Manouba manifestait devant l’Assemblée au côté de ses collègues.
Des rassemblements avaient également secoué la première séance de l’Assemblée constituante, chargée de rédiger la prochaine Constitution tunisienne. Nombre de Tunisiens s’inquiètent de la mainmise des islamistes d’Ennahda, arrivés en tête des élections le 23 octobre dernier, sur la Constitution tunisienne en gestation.
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