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L'Afrique championne du monde de la corruption?

De nombreux pays africains sont classés parmi les mauvais élèves de l’«Indice de perception de la Corruption» (IPC) 2011 publié par l’ONG Transparency International, le 1er décembre, comme on peut le voir sur la carte interactive du Guardian. Le classement couronne la Nouvelle-Zélande alors que la Somalie fait figure de cancre en prenant, aux côtés de la Corée du Nord, la dernière place de ce classement sur le niveau de corruption qui affecte l’administration publique et la classe politique des Etats. 

L’ONG basée à Berlin a donné une note de 0 (haut niveau de corruption perçu) à 10 (haut niveau d’intégrité perçu) à 183 pays, grâce «aux données de 17 études provenant de 13 institutions indépendantes». Parmi les critères: l’accès à l’information, le renforcement des lois anti-corruption, les pots-de-vin au cours d’acquisitions publiques, ou encore la corruption d’officiels. Seulement deux pays africains, le Botswana (32ème rang) et le Rwanda (49ème rang), figurent dans les cinquante pays les moins corrompus, malgré leur pauvreté.

Le rapport met en relief la croissance de la corruption dans la plupart des pays du printemps arabe (Libye, Egypte, Tunisie), qui ont tous un score inférieure à 4.

«le népotisme, les pots-de-vin et le clientélisme étaient si profondément ancrés dans la vie quotidienne que même les lois anti-corruption existantes n’avaient que peu d’effet», explique l’ONG.

Pour la présidente de Transparency International Huguette Labelle, la corruption est un enjeu politique de plus en plus important en 2011:

«Cette année, nous avons vu que la corruption faisait partie des sujets revendiqués sur les banderoles des manifestants, qu’ils soient riches ou pauvres. Que ce soit dans l’Europe frappée par la crise de la dette ou dans le monde arabe qui commence une nouvelle ère politique, les dirigeants doivent répondre à cette demande d’une meilleure gouvernance», explique-t-elle.

L'ONG précise aussi, en réponse à certaines critiques, qu'elle ne prétend pas mesurer la corruption, mais sa «perception», car il est impossible de connaître tous les actes de corruption qui sont, par définition, cachés:

«La corruption consiste généralement en des activités illégales qui ne sont dévoilées que par le biais de scandales, d’enquêtes ou de poursuites judiciaires. Il est donc difficile d’évaluer un niveau absolu de corruption dans un pays ou un territoire.», explique-t-elle. 

Lu sur Transparency International, The Guardian

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