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Les dessous de la corruption sur grand écran
Avec Un pas en avant, les dessous de la corruption, son deuxième film, le réalisateur et comédien béninois Sylvestre Amoussou a choisi le genre du thriller. Il décrit le parcours de Koffi Dodomey, un épicier naïf qui part à la recherche de son frère disparu et se retrouve à enquêter sur une affaire de détournement d’aide humanitaire.
Dans un entretien avec Christophe Champin de Radio France Internationale (RFI), Sylvestre Amoussou revient sur son nouveau long-métrage qui sort dans les salles françaises depuis le 9 novembre et dans lesquel il joue le rôle de Koffi, le héros (voir la bande-annonce).
A travers la ville imaginaire où se trouve le héros, c'est toute l’Afrique de la corruption que Sylvestre Amoussou semble dépeindre, avec humour. Mais le réalisateur et comédien affirme qu’il ne s’agit pas d’être pessimiste pour autant, au contraire:
«J'ai voulu montrer que chacun de nous peut lutter contre cette corruption. Dans le film, un citoyen lambda prend à bras-le-corps le problème de la corruption. Je pense que chacun d'entre nous devrait faire quelque chose pour sortir le continent africain de la crise que nous vivons aujourd'hui», explique-t-il.
Plus encore, au regard des soulèvements populaires en cours dans le monde arabe, il croit en la capacité des peuples à agir contre ces Etats corrompus:
«Vous avez bien vu que tout récemment dans le Maghreb, un petit épicier s'est immolé en Tunisie et cette révolution est arrivée en Tunisie»
A travers des personnages français, dont un diplomate cynique qui a tendance à fermer les yeux sur les irrégularités des dirigeants, ou un fonctionnaire de l’ambassade qui aide le héros, il évoque les relations «Françafrique». Sylvestre Amoussou garde un regard critique sur le comportement de la France «qui donne tellement de leçons de droits de l'homme aux autres alors qu'elle-même ne les respecte pas toujours chez elle». Mais à travers le fonctionnaire français plutôt sympathique, il veut aussi montrer que:
«la majorité des Français n’est pas au courant des manipulations politiques. Ils subissent aussi. Je ne confonds jamais le peuple français et les dirigeants français.»
Lu sur RFI
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