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Que veut faire Emmanuel Macron d'une opération Barkhane qui patine?
Le nouveau président français était en déplacement à Gao au Mali le 19 mai. Il a rencontré le président malien «IBK» et des soldats français.
«Cette opération durera le temps nécessaire». En prononçant ces mots, lors d'une conférence de presse donnée le 11 janvier 2013 pour annoncer l'intervention des forces françaises au Mali à la demande des autorités locales menacées alors par une coalition de groupes djihadistes et indépendantistes, François Hollande pensait-il que la guerre s'éterniserait dans le sable du désert et se poursuivrait au-delà de son mandat?
En remettant les clés de l'Elysée à Emmanuel Macron, l'ex-chef d'État lui a aussi laissé une guerre entre les mains: l'opération Barkhane, qui a pris le relais de l'opération Serval en août 2014, menée par l'armée française en coopération avec les autres pays de la région du Sahel (Burkina Faso, Tchad, Mauritanie, Niger). Signe que le tout nouveau président a conscience de l'enjeu sur place, il s'est rendu à Gao le 19 mai pour saluer les troupes françaises et s'entretenir avec son homologue malien Ibrahim Boubacar Keïta. C'était son deuxième déplacement à l'étranger, après sa rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin.
Il a confirmé que l'armée française resterait engagée sur place pour lutter contre les groupes terroristes.
«La France est engagée depuis le début à vos côtés et ce que je suis venu ici vous dire, de manière très claire, c'est qu'elle continuera à l'être, de la même manière (...) La détermination de la France sera complète à vos côtés pour la sécurité non seulement du Mali mais du Sahel, en continuant l'engagement de nos forces (...), en continuant à nous engager aussi dans une feuille de route diplomatique et politique», a déclaré Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse commune avec le présidenti malien «IBK».
Le «Far West» malien
En janvier 2013, François Hollande avait dressé trois grands objectifs que devait remplir l'intervention française au Mali: «arrêter l'agression terroriste qui consistait à vouloir, y compris jusqu'à Bamako, le contrôle du pays», «sécuriser Bamako» et «permettre au Mali de recouvrer son intégrité territoriale», selon ses mots. Si, contrairement à 2012, les groupes djihadistes et salafistes ne menacent plus l'intégrité du pays, et que les grands axes du pays sont sécurisés, de larges pans du territoire échappent toujours au contrôle de Bamako. Pire, depuis quelques mois, la situation sécuritaire, jamais stabilisée dans le nord, s'est dégradée de manière inquiétante dans le centre du pays.