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Une Egyptienne harcelée et torturée par la police au Caire

Le 19 novembre dernier, date à laquelle les heurts ont repris au Caire entre les manifestants et les forces de sécurité, Sana, une jeune Egyptienne a été victime d’harcèlement sexuel et de torture physique et morale. Ce qui fait dire au site Maghreb émergent que la police égyptienne est toujours aussi sadique et assurée de son impunité que sous le règne d’Hosni Moubarak.

Le site Maghreb émergent publie le témoignage de Sana, documenté par une ONG égyptienne, le Centre Al Nadeem pour la réhabilitation des victimes de la torture. Depuis plusieurs mois, ce centre joue un grand rôle dans la médiatisation des cas de tortures imputées à l’armée et les forces de sécurité égyptiennes.

«La personne humaine n'a toujours pas droit au respect, comme du temps d’ Hosni Moubarak», ajoute le site maghrébin. Extraits du témoignage de Sana.

«J’ai été arrêtée dans une rue parallèle à Mohamed Mahmoud. Au bout de la rue, il y avait, d’un côté, des officiers supérieurs de la Police en compagnie d’hommes en civil et, de l’autre, des éléments de la Sécurité centrale (les brigades antiémeutes, NDT).

Lorsqu’on m’a emmenée devant ces officiers, je n’arrivais plus à respirer: l’odeur de gaz lacrymogène m’emplissait les narines. J’ai dit, alors qu’ils me parlaient, «Aidez-moi d’abord à me réveiller!», mais ils n’en ont rien fait, puis ils m’ont aspergé le visage d’eau et des hommes en civil se sont mis à me gifler. Deux officiers sont arrivés et ont commencé à me frapper eux aussi tout en disant «Que personne ne lui fasse de mal !», avant que quinze ou vingt hommes ne se mettent à me tirer par les cheveux et à tirer sur mon keffieh par les deux extrémités. Je résistais pour que l’écharpe ne se resserre pas sur ma gorge. Tous ceux qui étaient là se livraient à des attouchements sur moi. Pendant que les deux officiers me maîtrisaient, leurs mains étaient presque partout dans mon corps. Les coups pleuvaient sur ma tête. A la fin, je me suis effondrée par terre. Je n’arrivais plus ni à les parer ni à crier.»

Lu sur Maghreb Emergent

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