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Egypte - La carte interactive qui signale les agressions sexuelles

L'alerte a été donnée: les femmes journalistes couvrant l'actualité en Egypte doivent être sur leurs gardes. Récemment, Reporters sans frontière avait vivement réagi au lendemain de l’agression d'une journaliste de France 3 sur la place Tahrir du Caire. Une réaction qui a marqué par son excès car toutes les femmes peuvent être victimes d’agression en Egypte. Une carte interactive suffit à le prouver et elle a été créée dés décembre 2010 par Rebecca Chiao, une activiste des droits de l’homme vivant au Caire, et Engy Ghozlan, une activiste Egyptienne, préoccupée par la cause des femmes en Egypte, rapporte le site Mashallah News.

Grâce à cette carte interactive, les cas d’agressions sont répertoriés et cartographiés. Les femmes envoient par SMS, la localisation et la date de l’agression, dont elles ont été victimes, au numéro 0169870900.

Environ 600 SMS ont été envoyés depuis la création de la plateforme, ce qui révèle l’ampleur d’un phénomène de société récurrent notamment en Egypte. Par cette carte, les deux activistes espèrent lutter contre un tabou de la société égyptienne, très pieuse par ailleurs.

500 bénévoles sont impliqués dans le projet maintenant, situés dans chaque partie de l'Egypte. De Port-Saïd et Alexandrie à la Haute-Égypte. «La mafia rose», le nom que se sont données ces bénévoles, étend son champ d’action. Comme sur les réseaux sociaux, les femmes et les jeunes filles partagent les nouveaux cas d’agressions avec le reste du monde et les autres Egyptiennes.

En plus du service gratuit de SMS, l'équipe avait initialement prévu de mettre en place un centre d'appels, mais l’idée a été abandonnée, le gouvernement ayant mis un veto à cette nouvelle initiative. Le dernier fait répertorié relate une agression, le 27 novembre, à Talaat Harb, une longue rue commerçante qui part de la place Tahrir au Caire.

Lorsque l'on clique sur le titre, un descriptif de l’agression apparaît. La jeune femme victime ce jour-là à Talaat Harb a été agressée par trois adolescents âgés de 14 ans environ. Les dernières agressions se concentrent autour de la place Tahrir. Les mobilisations de ces derniers jours au Caire ont rassemblé des milliers d’Egyptiens sur un espace assez réduit. En fait, les journalistes ont été des victimes parmi d’autres d’agressions sexuelles.

Lu et vu sur Mashallah News 

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