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Ouganda - Le champion d'athlétisme vaincu par la sorcellerie
En Ouganda, pour être un champion sportif, l'entraînement ne suffit pas toujours. Médaillé de bronze sur 5.000m aux championnats du monde d’athlétisme d’Osaka (Japon) en 2009, Moses Kipsiro ne s’est pas présenté aux championnats du monde de 2011 de Daegu à la fin août. Ce dernier pense qu’il est victime de sorcellerie, révèle le quotidien ougandais New Vision.
Pour Kipsiro, tout a commencé lorsque l’athlète s’est opposé aux autorités du district de Bukwo, au sud de l'Ouganda. En 2010, l’athlète rentre au pays avec un nouveau statut. Auréolé d’un double titre de champion des Jeux du Commonwealth (5.000m, 10.000m), Kipsiro devient un héros national.
Yoweri Museveni, président de la République de l’Ouganda, a proposé que soit organisé une fête pour célèbrer les performances de Kipsiro. Ce dernier a proposé d’organiser des fêtes à Bukwo, Kapchorwa et Kween. Mais finalement, quand la somme allouée à ces célébrations a été versée dans les caisses publiques de Bukwo, l’argent a été détourné et utilisé que pour une seule fête.
Kipsiro n’a pas caché sa colère et a accusé les officiels d’être corrompus. Peu de temps après les élections de district au cours desquelles Kipsiro a pris parti pour un candidat, le champion ougandais a souffert d’une crise de typhoïde qu’il a mis un mois à soigner. Pour lui, aucun doute, il a été ensorcellé.
Kipsiro a déposé plainte, mais les forces de police et la justice ont abandonné le dossier:
«J’ai regardé le dossier mais la plupart des allégations reposent sur des rumeurs», déclare le procureur de la région.
Le chef de la police du district est tout aussi sceptique:
«Ces athlètes ont besoin d’un bon coach qui les entraînera psychologiquement et physiquement. Cette chose (la sorcellerie) n’existe pas. C’est juste que la société est fermée et les gens pas éduqués. De telles choses doivent arriver.»
En revanche, les athlètes Jacob Araptany et Patrick Chebotwo soutiennent Kepsiro:
«Pour eux, dès que vous venez à Kampala ou représenter le pays, vous rapportez de l’argent et ils veulent que vous l’utilisiez dans leurs projets. Ils vous appellent Mzee (l’ancien), mais le problème est que quand ils te donnent une chose, ils reviennent toujours à la charge. Ca ne s’arrête jamais et quand vous ne voulez plus céder, ils deviennent jaloux et commence à utiliser le Juju (sorcellerie) sur vous.»
Lu sur New Vision
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