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Afrique du Sud - Le géant du préservatif dérape sur Twitter
Le fabricant de préservatif Durex a dû formuler des excuses le 25 novembre, après la publication de plusieurs blagues misogynes sur le compte Twitter de la branche sud-africaine de la multinationale (DurexSA), dont celle-ci:
«Pourquoi Dieu a-t-il donné un pénis aux hommes? Pour qu'ils aient au moins un moyen de faire taire les femmes.»
Le compte avait déjà twitté des blagues du même goût dans la journée, que retranscrit la journaliste Sarah Britten dans un billet paru dans le Mail & Guardian, un hebdomadaire sud-africain.
Le groupe Durex a formulé des excuses sur Twitter, le jour même: «En tant que marque respectée par des millions de gens, nous voudrions saisir cette opportunité pour nous excuser pour les quatre blagues postées.»
Le directeur de la communication du groupe, Faisal Hashmi, a quant à lui présenté des excuses par e-mail, tout en déclinant sa responsabilité:
«Durex respecte et soutient le droit des hommes et des femmes d’avoir une vie sexuelle saine, sûre et épanouissante. Les propos qui ont été publiés sur notre compte Twitter sud-africain ont été postés par une agence de relations publiques en Afrique du Sud, Euro RSCG», a-t-il déclaré.
Le «tweet» incriminé a dû être supprimé et le compte twitter DurexSA a dû publier la mention: «En raison de leur nature provocante et de leur réception, les tweets irresponsables ont été supprimés.»
Ces messages ont déclenché un tollé auprès des journalistes, blogueurs et associations féministes sud-africains, à la veille des «16 jours d’activisme contre la violence envers les femmes et les enfants».
«Il est triste de voir que les actions de Durex ont permis de renforcer les opinions de ceux qui pensaient déjà qu’utiliser son pénis pour faire taire quelqu’un n’est pas un viol, et cela leur donne une certaine crédibilité. J’espère que tout le monde réalise bien que la seule idée que les femmes ont besoin qu’on les fasse taire est seulement valable ou légitime dans une société outrageusement sexiste», a déclaré Jen Thorpe, sur le site FeministsSA.
Dans son billet, Sarah Britten, s'interroge sur la stratégie de communication de la compagnie:
«Durex a-t-il totalement discrédité sa marque? ( …) On dit qu’il n’y a pas mieux que de la mauvaise publicité, mais le jeu en valait-il la chandelle?»
Lu sur The Mail&Guardian, Feministssa.com
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