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Les citoyens africains ont davantage confiance en leurs leaders religieux qu'en la justice
De manière générale, ils ont aussi plus confiance en le parti au pouvoir qu'en l'opposition.
En quelle institution croit le plus les citoyens africains? Sur un continent où la corruption est un fléau largement répandu qui freine les progrès démocratiques, les partis politiques n'ont pas la cote. En 2016, nous expliquions ici que l'Afrique subsaharienne était la région la plus corrompue au monde selon un rapport de l'ONG Trasnparency international.
«Pendant que les gouvernements sont en train de réduire les risques de corruption dans le business, il y a peu de changement pour les citoyens», notait dans le rapport Chantal Uwimana, directrice de Transparency en Afrique subsaharienne.
Mais, s'ils n'ont pas confiance en la classe politique, souvent accusée de clientélisme, vers qui se tournent les citoyens africains? Selon une récente enquête d'opinion réalisée par l'institut Afrobarometer dans 36 pays africains, c'est d'abord vers les leaders religieux que se tournent les habitants du continent.
36% croient en l'opposition
Comme le note le site d'information Quartz, qui relaie les résultats du sondage, 72% des Africains ont confiance en leurs responsables religieux. C'est plus que pour n'importe quelle autre institution. Derrière, on observe que 63% des sondés croient en leur armée –les Ivoiriens seront peut-être dubitatifs devant cette statistique après les récentes mutineries dans le pays– et 57% en leur président.
Autre enseignement, seulement à peine plus d'un Africain (53%) sur deux croit en la justice de son pays. Mais le bonnet d'âne est porté par les partis d'opposition qui enregistrent un taux de confiance très bas à 36%. Sûrement la faute aux divisions qui empêchent les opposants de se rassembler pour battre le président sortant. C'est pourtant ce qui est arrivé en Gambie, où le rassemblement des partis d'opposition autour d'Adama Barrow a permis de chasser le dictateur Yahya Jammeh du pouvoir.