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Le décret de Trump pourrait empêcher le champion olympique Mo Farah de rentrer aux USA
L'athlète, citoyen somalien et britannique, s'entraîne et vit aux Etats-Unis depuis plusieurs années.
Depuis quelques années, Mo Farah est l'équivalent d'Usain Bolt dans les épreuves de demi-fond en athlétisme. Le coureur somalien qui possède également la nationalité britannique a réalisé le doublé sur les épreuves du 5000m et du 10.000m aux Jeux olympiques de Londres en 2012 et de Rio en 2016. Des exploits qu'il a réalisé sous le maillot du Royaume-Uni, où il a été adoubé par le public... mais aussi par la reine Élisabeth II qui l'a fait chevalier le 1er janvier 2017.
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Un clin d'oeil brutal du destin. Le 27 janvier, Mo Farah, a été visé comme des milliers d'autres immigrés, par le décret du président américain Donald Trump qui suspend les droits de séjour aux Etats-Unis des ressortissants de sept pays à majorité musulmane, dont la Somalie. Et si Mo Farah possède des passeports somalien et britannique, il est tout de même dans le viseur des autorités qui ont annoncé que les binationaux pouvaient également être touchés par cette mesure, comme le note le site d'information Quartz.
«J'ai travaillé dur, payé mes impôts»
Mo Farah a réagi à cette annonce sur sa page Facebook.
«Le 1er janvier de cette année, Sa Majesté la Reine m'a fait chevalier du Royaume. Le 27 janvier, le président Donald Trump a fait de moi un alien. Je suis un citoyen britannique qui vit aux Etats-Unis depuis six ans. J'ai travaillé dur, contribué à la société, payé mes impôts et amené mes quatre enfants dans un endroit qu'ils appellent maintenant leur maison. Maintenant, moi comme beaucoup d'autres, ne sommes plus les bienvenus. Je suis profondément troublé par le fait que je vais devoir dire à mes enfants que papa ne pourra peut-être pas rentrer à la maison, et leur expliquer pourquoi le président a signé un décret qui est source de préjudices et a été décidé par ignorance», a écrit l'athlète.
Mo Farah vit dans l'Oregon où est installé le camp d'entraînement de la marque Nike, son sponsor. Comme le rapporte Quartz, le sort des binationaux, qui possèdent la nationalité de l'un des sept pays visés par le décret de Donald Trump, n'a pas encore été tranché de manière limpide. Le département d'Etat américain a d'abord affirmé que les binationaux seraient concernés par la mesure, avant que le ministère des Affaires étrangères du Royaume-Uni n'annonce que les binationaux de ces pays ne seraient concernés par la législation que s'ils arrivaient en provenance des sept pays placés sur la «liste noire» de Washington.
Des joueurs de NBA concernés
D'autres sportifs de premier plan sont menacés d'expulsion du territoire américain. C'est par exemple le cas de joueurs de NBA qui sont nés au Soudan: Luol Deng et Thon Maker.
«Luol Deng (Lakers) et Thon Maker (Milwaukee) pourraient être concernés par cette mesure lorsqu'ils sortiront des Etats-Unis pour aller jouer à Toronto, au Canada, où est implantée la franchise NBA des Toronto Raptors. Si le décret est appliqué à la lettre, les services de contrôle à la frontière pourraient refuser le retour aux Etats-Unis des deux hommes», explique Le Figaro.