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Des traces d'explosifs relancent l'enquête autour du crash du vol EgyptAir
Le vol MS804 s'était crashé en Méditerranée dans la nuit du 18 au 19 mai 2016, causant la mort des 66 passagers.
La raison du crash du vol MS804 de la compagnie EgyptAir dans la Méditerranée dans la nuit du 18 au 19 mai 2016 est toujours inconnue. Mais après sept mois d'une enquête ponctuée de quelques avancées, un fait nouveau pourrait bien orienter les recherches vers la piste terroriste. Les autorités égyptiennes ont en effet annoncé le 15 décembre que des traces d'explosif avaient été retrouvées sur les corps des victimes qui avaient été repêchés au mois de mai, comme le rapporte l'agence de presse AP.
BREAKING: Egypt says traces of explosives have been found on bodies from EgyptAir crash in May.
— The Associated Press (@AP) December 15, 2016
«L'Egypte dit que des traces d'explosifs ont été trouvés sur les corps des victimes du crash du vol EgyptAir en mai».
L'appareil, un Airbus A320, avait cessé d'émettre tout signal à 2h30 du matin au-dessus des eaux égyptiennes. Parmi les 66 passagers de l'avion, il n'y a eu aucun survivant.
L'analyse des boîtes noires avait révélé que des alertes signalant de la fumée s’étaient déclenchées lors du crash. L'analyse du CVR (enregistreur), qui capte les conversations à l’intérieur du poste de pilotage, avait confirmé que lors des derniers instants du vol les deux pilotes «bataillaient» avec un incendie, comme nous le racontions ici. Mais jusqu'ici, les enquêteurs n'avaient pas pu préciser si la cause de l'incendie était accidentelle ou criminelle.
Informations au compte-gouttes
Si les autorités égyptiennes confirment la ouvelle, les traces d'explosifs retrouvées sur les corps de victimes pourraient accélérer le cours de l'enquête et permettre de déterminer la cause de la catastrophe. Mais, comme nous l'expliquions, il convient de prendre avec prudence les informations distillées au compte-gouttes par Le Caire.
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Le gouvernement du général al-Sissi ne communique en effet qu'avec peu de transparence sur les actes terroristes commis en territoire égyptien, comme cela avait déjà été le cas lors de l'explosion en plein vol d'un vol de la compagnie russe Metrojet au-dessus du Sinaï et causant la mort de 224 personnes. L'Egypte avait mis des semaines à reconnaître l'origine terroriste de l'attaque que les enquêtes russes et américaines révélaient.
Le manque de transparence des autorités égyptiennes est directement lié à la situation politique du pays. Le maréchal Al-Sissi craint plus que tout un nouvel attentat. Il ne veut pas paraître comme un président «faible» face à la menace terroriste alors qu'il écrase toute opposition politique en justifiant la répression par les risques sécuritaires qui planent sur le pays, ni effrayer les touristes qui représentent l'une des principales ressources économiques du pays.