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Au Congo, Joseph Kabila a peur des stades de football
Le gouvernement congolais a annoncé la suspension du championnat de football pour un mois de peur de contestations liées à la fin officiel du mandat de Kabila.
Alors que son mandat officiel se termine officiellement le 19 décembre, Joseph Kabila n'est pas très serein. Le président de la République démocratique du Congo a fait reporter le scrutin présidentiel –auquel la constitution ne lui permet pas de se représenter– au mois d'avril, arguant que le processus électoral avait pris du retard.
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Mais dans le pays, la colère monte alors que la popularité du président suit plutôt le chemin inverse. En octobre, le Bureau d'études et de recherches de Kinshasa et le Congo research group de l'Université de New York publiait un sondage d'intention politique réalisé sur un échantillon de 7.545 électeurs congolais. Et la tendance n'était pas à l'avantage de Kabila: seuls 7,8% des électeurs potentiels se disaient prêts à voter pour le chef d'Etat dans le cas où celui-ci modifierait la constitution pour briguer un troisième mandat, comme nous le rapportions ici.
Les stades contre Kabila
Le régime joue donc la montre et tente d'étouffer la contestation. Dernière mesure annoncée par le gouvernement: la suspension du championnat de football professionnel pour une durée d'une mois.
«Les stades de football en République démocratique du Congo dont devenus le foyer d'activistes de l'opposition. Un chant populaire souvent entendu lors des matchs avertit Kabila que son mandat est terminé», explique l'agence de presse Reuters.
«La situation générale dans le pays risque de provoquer une effusion de violence dans les stades», a également confié le secrétaire général du ministère des Sports, Barthelemy Okito, à Reuters. En interdisant les matchs, il semble donc que le régime tente d'éviter de marquer un but contre son camp. Mais la colère des Congolais risque de se déplacer sur un autre terrain.