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Mauvaise nouvelle, l'Etat islamique s'implante maintenant en Somalie
Des combattants du groupe terroriste ont profité de rivalités politiques et du chaos local pour s'emparer de la ville côtière de Qandala dans la région autonome du Puntland.
Alors que l'Etat islamique (EI) perd du terrain en Irak –où la reconquête de la ville de Mossoul est en cours–, en Syrie, et en Libye où ses derniers combattants sont acculés dans la cité portuaire de Syrte, une mauvaise nouvelle vient de Somalie. Le 26 octobre, 50 djihadistes lourdement armés se revendiquant du groupe terroriste, se sont emparés de la ville portuaire de Qandala, dans la région autonome du Puntland dans le nord de la Somalie, comme le rapporte le média américain Newsweek.
«C'est un petit pas en avant, mais hautement symbolique, pour le groupe terroriste qui démontre encore comment des extrémistes armés peuvent profiter des failles d'un Etat en faillite et de tensions locales pour se bâtir un nouveau fief et se reconstruire après des défaites. À moins que le Puntland ne traite sérieusement cette menace et résolve ses tensions intérieures et ses conflits avec les régions autonomes voisines de Somalie, la force de l'Etat islamique va continuer à croître et à déstabiliser le pays», analyse le site African Arguments.
La prise de la ville de Qandala intervient un an après le ralliement de l'un des leaders du groupe terroriste islamiste Al-Shabaab, affilié lui-même à Al-Qaïda, à l'Etat islamique. Avec son départ, Sheikh Abdulqadir Mumin a provoqué une scission au sein des Shabaab et a emmené des hommes avec lui.
De 30 à 200 combattants
«Le succès de l'EI à Qandala, dans la région de Bari, se nourrit des griefs des clans locaux pour le pouvoir central et de l'absence d'Etat. L'EI consolide ses positions dans le Puntland depuis octobre 2015, quand le leader de l'EI, Mumin, vint dans le secret pour commencer à recruter et entraîner des combattants. Qandala est aussi le fief du clan de Mumin», précise African Arguments. En moins d'un an, les troupes de l'EI dans le Puntland sont passées de 30 à 200 hommes.
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Depuis plusieurs mois, le gouvernement du Puntland est en conflit ouvert avec la région autonome voisine de Galmudug. Les deux camps s'affrontent autour de la ville de Galkayo. Et chacun accuse l'entité politique rivale d'avoir le soutien des Shabaab. Un jeu de billard à plusieurs bandes qui, comme nous l'a montré le passé récent en Syrie ou en Libye, profite aux djihadistes de l'EI.
La conquête de Qandala, ville portuaire, offre de plus à l'organisation terroriste une plateforme d'échange avec le Yémen voisin, lui aussi plongé dans la guerre civile. Si la Somalie ne veut pas voir en Qandala un nouveau Syrte, il faut donc agir vite.