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Les oasis pourraient bientôt n'être plus qu'un mirage dans le Sahara
Grand sommet mondial sur le climat, la COP22 se tient pour deux semaines à Marrakech.
À quelques centaines de kilomètres au sud de Marrakech, derrière les sommets de la chaîne de l'Atlas, se dressent les dunes du Sahara. Du sable brûlant, une chaleur assommante, et cachée dans des recoins, l'eau vitale des oasis. Pour les populations de l'immense désert, ces points d'eau sont des assurances-vie.
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Mais alors que s'est ouverte au Maroc la COP22, grand sommet sur le changement climatique, les oasis sont en grand péril. C'est ce qu'ont pointé plusieurs experts invités à débattre de la question à Marrakech, comme le rapporte le site Huffington Post Maghreb.
Un exode rural
«Les oasis marocaines figurent parmi les écosystèmes les plus touchés par les changements climatiques. Cette nouvelle donne a eu pour conséquence la diminution des rendements de la production agricole, la pauvreté, la détérioration accélérée des ressources naturelles essentielles, à savoir, la flore, la faune, la biodiversité, les sols et les eaux», y a expliqué l'universitaire Hassan Hbid, doyen de la faculté des sciences de Semlalia.
Le directeur de l’Agence régionale de l’exécution des projets (AREP), Ibrahim Jaâfar, a fait des prévisions toutes aussi pessimistes, pointant: «la réduction du rendement des dattiers, l’augmentation de la superficie de la culture des dattiers atteints de maladies» ou encore «l’exode rural».
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Le comité d'organisation de la COP22 a placé la problématique de l'assèchement des oasis parmi ses préoccupations:
«Aujourd’hui, ces îlots de verdure perdus dans le désert sont confrontés aux impacts des changements climatiques. Avec la diminution des ressources en eau et la dégradation des sols, l’activité agricole recule dans les zones oasiennes».
L'équation des dattiers
En un siècle, sous l'effet cumulé de la hausse des températures et de la surexploitation des nappes phréatiques, le Maroc a perdu environ deux tiers de ses oasis. Pour lutter contre ce phénomène, le Maroc présente un plan «Oasis durable» à la COP22. La plantation massive de palmiers dattiers est au centre de ce programme. «Les palmiers dattiers sont un mur naturel contre la désertification. En effet, grâce à la plantation de dattiers dans certaines exploitations, certains sols sont fertiles», explique le site Agri Maroc.
Après avoir chuté de 15 à 4,8 millions, le nombre de dattiers est déjà remonté à 6,6 millions. Le Maroc vise 8 millions d'arbres en 2020.
«Les palmiers sont l’épine dorsale de l’économie de la région en termes de revenus et d’emplois. Il s’agit de créer de la richesse pour en faire des zones attractives pour les populations, tout en préservant le patrimoine grâce à l’utilisation rationnelle des ressources et la sauvegarde de la biodiversité», ajoute Agri Maroc.
Mais sur un plan plus général, les dirigeants marocains doivent également faire pencher la balance pour l'adoption de nouvelles mesures pour atténuer le réchauffement climatique qui menace grandement l'équilibre du Sahara et du Sahel à l'horizon de quelques décennies.