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Les Arabes s'emparent de la crise syrienne

Membre fondateur de la Ligue arabe, la Syrie a provisoirement été suspendue par ses pairs samedi 12 novembre. La Ligue arabe, dont le siège se trouve au Caire, a par ailleurs appelé au retrait des ambassadeurs arabes à Damas aussi longtemps que le régime syrien n'appliquera pas les conditions du plan de paix proposé par les ministres arabes des Affaires étrangères des 22 Etats membres de l’organisation. La suspension de la Syrie entrera en vigueur le 16 novembre.

Si cette suspension a été saluée par les tenants de l’opposition syrienne, il n’a pas fallu très longtemps pour que la contre-offensive s’organise du côté des partisans du régime du président syrien Bachar el Assad.

«Fous furieux, des milliers de manifestants favorables au régime n’ont pas hésité à mener une série d’attaques contre plusieurs ambassades, dont celles de l’Arabie Saoudite, du Qatar et de la Turquie, à Damas», rapporte le quotidien algérien El Watan.

En parallèle à cette montée de violence à l’encontre des chancelleries arabes et turque, le président Bachar el Assad a appelé à la tenue d’un sommet urgent pour remédier à la crise, selon le quotidien panarabe Asharq al-wasat. Au ban de la communauté internationale et maintenant de la Ligue arabe, la Syrie chercherait à apaiser ses relations avec ses voisins arabes.

Reste que cette suspension ne semble pas marquer le divorce total entre la Syrie et la Ligue arabe. Damas a invité les pays arabes à envoyer des observateurs sur le terrain, ainsi que des ministres pour «s’enquérir de la situation sur le terrain» et superviser «l’application du plan».

«Un appel qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd puisque le ministère algérien des Affaires étrangères a annoncé, en début de soirée, qu’une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe se tiendra le 16 novembre à Rabat», ajoute le quotidien algérien. 

La posture algérienne s’était déjà fait connaître lors du vote de la suspension. L’Algérie a approuvé la suspension mais a déclaré qu’elle ne rappellera pas son ambassadeur à Damas, lit-on sur le site algérien Echorouk. 

Le ministre algérien des Affaires étrangères a insisté avec son homologue égyptien, en visite en Algérie le 13 novembre, sur la «nécessaire activation sur le terrain de l’initiative arabe pour le règlement de la crise syrienne afin d’éviter définitivement toute intervention étrangère en Syrie». Eviter tout scénario à la libyenne et régler la crise syrienne de l’intérieur semblent à la fois satisfaire les Occidentaux et les Etats arabes, dont beaucoup craignent la chute d’un quatrième dictateur dans la région.

Lu sur El Watan, Echorouk, Asharq al-Awsat

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