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«Un seul terroriste a tué 38 personnes à Sousse, un seul en a tué 84 à Nice»
Les médias et la classe politique du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord ont témoigné de leur incompréhension et de leur indignation.
Au lendemain de l’attentat qui a coûté la vie à au moins 84 personnes à Nice, les médias francophones du monde arabe ont tenté de mettre des mots sur l'horreur. «La banalité du mode opératoire – un camion pour seule arme – et le fait que plusieurs enfants figurent parmi les victimes ont glacé les sangs», note L’Orient-Le Jour. Une constatation que partage le Huffington Post marocain: «L'homme qui s'est élancé en camion sur la promenade des Anglais le savait pertinemment: des enfants allaient mourir.» Le site rappelle d'ailleurs qu'en 2012, le djihadiste Mohammed Merah avait déjà assassiné des enfants, lors de la tuerie de l'école juive Ozar Hatorah à Toulouse. Le quotidien algérien El Watan précise quant à lui que «la ville de Nice a connu de nombreux départs de djihadistes vers la Syrie» mais également qu’elle est considérée comme «le fief de l’extrême droite qui a radicalisé son discours sur les étrangers et l’Islam.»
Le président tunisien Béji Caïd Essebsi s’est rendu vendredi matin à la résidence de France pour exprimer ses condoléances à l’ambassadeur de France François Gouyette. «Les relations entre nos pays sont des relations d’amitié, de solidarité et de coopération, a-t-il déclaré. Ce qui touche les Français nous touche de très près. J’espère que cet attentat trouvera une France forte, et que nous arriverons à coordonner mieux nos efforts et à faire face à ce terrorisme qui est le mal du siècle.» Il a également fait le rapprochement avec Sousse, un peu plus d’un an après les attentats qui avaient frappé la station balnéaire tunisienne: «Nice et Sousse sont des villes jumelles. Un seul terroriste a tué 38 personnes à Sousse, un seul en a tué 84 à Nice.» Le président n’a cependant pas évoqué le fait que le terroriste présumé était d’origine tunisienne.
Condoléances du Chef de l'Etat au gouvernement et au peuple français suite à #AttentatNice #Tunisie #France #Nice pic.twitter.com/RU5jbSEnYl
— Beji Caid Essebsi (@BejiCEOfficial) 15 juillet 2016
Dans le reste du monde arabe, les réactions se sont enchaînées, selon le Huffington Post Maghreb. L’Arabie Saoudite a assuré la France de sa «solidarité et de sa coopération pour affronter ensemble les actes terroristes sous toutes leurs formes» (agence Spa). Le ministre des Affaires étrangères des Emirats arabes unis a appelé, après «ce crime terroriste abominable», tous les pays à «œuvrer fermement et sans hésitation pour lutter contre le terrorisme» (agence Wam).
«Un extrémiste qui marche dans les pas du diable»
«Le terrorisme ne connaît pas de frontières et détruit la vie d’innocents à travers le monde», a déclaré le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays est régulièrement victime d'attentats terroristes. Le grand mufti d’Egypte Shawki Allam a d'ailleurs fustigé l’acte d’un «extrémiste qui marche dans les pas du diable», rappelant que «l’islam n’a jamais appelé à faire couler le sang». La France a également reçu le soutien des gouvernements d’Afrique francophone, comme le Président sénégalais Macky Sall et celui du Mali Ibrahim Boubacar Keïta, «profondément attristé par la barbarie humaine qui s'est exprimée hier». La Côté d'Ivoire, également touchée en mars par un attentat, et son ministre des Affaires étrangères Daniel Kablan Duncan se sont dit «horrifiés et fortement choqués». De son côté, le Président turc Recep Tayyip Erdogan s’est fendu d’un tweet en anglais et en français.
Je présente personnellement et au nom de ma nation nos condoléances au Président de la France @fhollande ainsi qu’au peuple français.
— Recep Tayyip Erdoğan (@RT_Erdogan) 15 juillet 2016