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Tchad - Les syndicats remportent la bataille des salaires

Il aura fallu trois semaines de grève pour que les syndicats tchadiens Union des syndicats du Tchad (UST) et Confédération libre des travailleurs tchadiens (CLTT) obtiennent gain de cause. Après d’âpres négociations avec le gouvernement, un accord a été trouvé sur l’augmentation des salaires qui devraient subir une hausse de 20 à 40% jusqu’en 2014. Le 12 novembre, a été signé un décret présidentiel portant sur cet accord, apprend-on sur RFI.

Président de l’UST, Barka Michel n’a pas caché sa satisfaction:

«En République du Tchad, avant les salaires étaient autour de 30.000 francs CFA [45 euros], et parfois même moins. Mais avec cette nouvelle grille, le type qui est au niveau du Smic est autour de 70.00 francs CFA [106 euros]. Et en remontant vers les catégories les plus importantes —en diplôme, je veux dire— les avantages sont significatifs. Nous n’avons plus de raison de maintenir les travailleurs à la maison, et nous avons lancé cet après-midi un appel à tous les travailleurs, de reprendre le travail demain dès 7 heures.»

Au départ, les deux syndicats exigeaient une hausse de salaire de 100% pour les travailleurs du secteur public et du secteur privé. Les deux organismes souhaitaient également que l’Etat subventionne les biens de consommation de première nécessité. L’UST voulait, quant à elle, que le gouvernement mette fin au clanisme et au népotisme. Les négociations ont été compliquées, chaque partie n’étant pas prête à céder.

Début novembre, le Premier ministre tchadien Emmanuel Nadingar estimait que le pouvoir avait fait preuve d’ouverture, rapporte Tchad Online:

«Mon gouvernement est en dialogue permanent avec tous les syndicats, les étudiants, les ex-travailleurs de TCC (Tchad- Cameroun Constructors, une société sous-traitante d’Esso qui a cessé ses activités depuis plusieurs années, NDLR) et les retraités».

Et d’ajouter:

«Nous avons pris les mesures nécessaires pour répondre aux revendications des travailleurs, dans la limite des possibilités du Trésor public. Les autres mesures à prendre dépendront de ce qui sera prévu dans le projet de loi de finances 2012».

La proposition émise par le gouvernement d’augmenter les salaires de 20% à 40% a d’abord été rejetée. Finalement, les syndicats l’ont acceptée, le chef de l’Etat s’engageant à inscrire les augmentations à venir dans un décret. Satisfaits du nouvel accord, ils ont appelé à la reprise du travail.

Lu sur RFI, Tchad Online

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