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Un triple attentat suicide a tué 41 personnes à l'aéroport d'Istanbul, le 28 juin 2016. OZAN KOSE / AFP
Un triple attentat suicide a tué 41 personnes à l'aéroport d'Istanbul, le 28 juin 2016. OZAN KOSE / AFP

Un Tunisien parti chercher son fils qui avait rejoint Daech est mort à Istanbul

Ce chef du service à l’hôpital militaire de Tunis est mort dans l'attentat terroriste qui a fait 41 morts à l'aéroport d'Istanbul, mardi 28 juin.

C'est un hasard d'une tristesse infinie. Selon un communiqué publié par le ministère des Affaires Étrangères tunisien, un ressortissant est mort dans le triple attentat suicide qui a provoqué la mort de 41 personnes mardi 28 juin à l'aéroport Atatürk d’Istanbul. Il s'agit du colonel-major Fathi Bayoudh, directeur du service pédiatrique à l'hôpital militaire de Tunis.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Selon plusieurs médias tunisiens, dont la radio Mosaïque FM, Fathi Bayoudh était en Turquie depuis quelques jours à la recherche de son fils, qui a rejoint les rangs du groupe terroriste Etat islamique en Syrie. «Selon une source du ministère des affaires étrangères, le consulat de Tunis à Istanbul a aidé feu général Fathy Bayoudh pour retrouver son fils en Syrie et le ramener», indique Radio Mosaïque qui précise que le fils de la victime a été écroué par la police turque pour terrorisme. Âgé de moins de 30 ans, le fils de Fathy Bayoudh doit être extradé vers la Tunisie pour être jugé. 

Le Dr Bayoudh «était parti il y a quelques jours à Istanbul pour le rencontrer en prison. Il devait être rejoint par son épouse, hier mardi, qui tenait à rencontrer son fils également. Et c’est en attendant son épouse au hall d’arrivée de l’aéroport  que le professeur-militaire est décédé, atteint par l’explosion du kamikaze», précise le site tunisien Business News

La Tunisie, touchée par le terrorisme

Les Tunisiens sont parmi les combattants étrangers les plus nombreux dans les rangs de Daech en Libye et en Syrie. Selon le Wall Street Journal, il y aurait entre 6.000 et 7.000 Tunisiens au sein de l'organisation terroriste. En 2015, le Centre international d'étude de la radicalisation estimait plutôt leur nombre à un peu plus de 3.000. 

Sur Slate Afrique nous racontions également comment la ville de Sousse, touchée par une attaque terroriste revendiquée par Daech il y a tout juste un an, avait vu partir plusieurs centaines de ses jeunes faire le djihad. «Les habitants de Sousse racontent comment des groupes de six ou sept jeunes se rendent à l'une ou l'autre des mosquées de ces quartiers. Puis quelques jours plus tard, leurs familles découvrent qu'ils sont partis pour la Syrie ou l'Irak», rapportait Al Jazeera.

La Tunisie a été sévèrement touchée par le terrorisme depuis quelques mois. En mars 2015, deux mois avant l'attaque de Sousse, deux terroristes ouvraient le feu sur des touristes au musée du Bardo à Tunis et tuaient 21 personnes. Le 24 novembre, une attaque à la bombe tuait 13 membres de la garde présidentielle dans un bus à Tunis. Les deux attaques ont été revendiquées par Daech. 

Slate Afrique

La rédaction de Slate Afrique.

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