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Le poignard en métal extraterrestre de Toutankhamon en dit beaucoup sur l'Egypte antique
Une découverte grandiose qui met fin à un siècle de débats controversés.
En 1925, le légendaire égyptologue Howard Carter découvrait deux poignards ayant appartenu au pharaon Toutankhamon. L'un avec une lame en fer et l'autre, plus précieux encore, avec une lame en or, explique le journal britannique The Guardian. Mais c'est la première des deux armes qui a le plus fasciné les archéologues tout au long du XXe siècle. D'abord, le fer était rare en ancienne Egypte et la lame n'avait absolument pas été atteinte par la rouille.
Plus de 90 ans après cette découverte, des scientifiques italiens et égyptiens ont annoncé avoir perçu le mystère dans un article publié ce 2 juin dans la revue universitaire Meteorics & Planetary Science.
Une météorite nommée Kharga
«Depuis la découverte du poignard en 1925, l'origine météorique du fer de la lame du poignard trouvé dans le sarcophage de l'ancien roi d'Egypte Toutankhamon a été sujette à débat et de précédentes analyses aboutirent à des résultats controversés. Nous avons montré que la composition du métal de la lame, déterminée précisément par méthodes non-invasives de spectrométrie de fluorescence des rayons X* (X-ray fluorescence), accréditait fortement l'origine météorique. En accord avec de précédents résultats d'analyses métallographiques d'artefacts antiques à base de fer de Gerzeh, notre étude confirme que les habitants de l'ancienne Egypte attribuaient une grande valeur au fer de météorique utilisé pour la production d'objets précieux», écrivent notamment les auteurs de l'étude.
Pour parvenir à cette conclusion, ils ont comparé la composition de météorites tombées dans un périmètre de 2.000 km autour de la côte de la mer Rouge de l'Egypte, et ont trouvé le même niveau de cobalt et de nickel dans une météorite. Cette dernière, nommée Kharga, avait été trouvée à 240km d'Alexandrie, dans le port de la ville de Mersa Matruh.
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Cette découverte renforce la thèse qui veut que les Egyptiens révéraient les objets célestes qui tombaient sur Terre. L'Egyptologue Joyce Tyldesley avait publié à ce sujet un article dans la revue scientifique Nature en 2013.
«Le ciel était très important pour les Egyptiens de l'époque antique. Quelque chose qui tombait du ciel était considéré comme un cadeau des dieux.»